Green Cupidon utilise W8. Et vous ?
Aah, Arrow.. Je me souviens ce soir de novembre où j'ai aperçu ton affiche sur la page d'accueil de SensCritique. J'étais un peu ému de voir apparaître une série sur un personnage DC, mais en même temps, cette même affiche me troublait. Ce jeune torse nu, body-buildé et sanglé avait-il vraiment été conçu pour moi ? Rien n'était moins sûr..
Néanmoins, j'ai décidé de regarder. La scène d'introduction, ok, ça va elle passe, ça bouge un peu trop, mais bon. Et là c'est le drame. On arrive à Starling City, et je me rend compte que le chef op est fan des Feux de l'Amour. Je n'arrive pas vraiment à l'expliquer, mais toutes les scènes qui se déroulent dans une maison ou un appartement ont les mêmes couleurs, la même lumière qu'un épisode issu d'un soap opera insipide.
Et apparemment, le ou les scénaristes partagent cette passion du soap opera et nous servent une histoire d'amour, que dis-je, un enchevêtrement d'une bonne trentaine d'histoires d'amour, chacune écrite par une adolescente de 14 ans en plein spleen. On notera d'ailleurs qu'Oliver Queen cumule pour l'instant, en 20 épisodes, 5 conquêtes féminines, plus une en devenir, et encore je suis sûr d'en avoir oublié une en comptant.
Passons maintenant aux épisodes en eux-même et laissez-moi vous dévoiler le schéma type d'un épisode. Gardez à l'esprit qu'à tout moment, je dis bien à tout moment, il est possible d'insérer une scène de type : "Oh mon dieu flashback de l'île, mais qu'est-ce qui a bien pu s'y passer". Il y a trois scènes de ce type par épisode, avec un peu d'entraînement on arrive à deviner précisément quand elles vont apparaître.
1 - Scène d'action où Green Arrow réussit à avoir un méchant dont on n'a jamais entendu parler jusqu'alors et toujours issu d'un pays différent, donc bourré de cliché. Non parce que le mec au nom espagnol qui dit "Hola" pour dire bonjour, j'en ai marre de le voir partout.
2 - Petite scène d'entraînement ou de fanche camaraderie, tout ça sur le signe du Lol et de la bonne humeur évidemment.
3 - Scène d'introduction très subtile d'un nouveau méchant. On a le choix ici, ou bien on voit un morceau de JT (d'ailleurs ce JT tout vert, mon dieu), ou bien Queen nous montre sa tronche sur son PC (j'en parlerais plus tard), ou bien la fameuse scène du méchant qui tue des autres méchants en affichant un rictus de méchant. Ça donne envie hein ?
4 - Scène d'action/espionnage/infiltration qui se solve par un échec
5 - Scène de flirt/amitié/dispute qui finit par un "Le devoir m'appelle"
6 - En attendant la scène d'action, une petite scène sur des personnages secondaires en train de se disputer ou de se dire des mots doux.
7 - Scène d'action où la police fait tout foirer
8 - Scène de flirt/amitié/dispute qui finit par un "Le devoir m'appelle"
9 - Scène d'action où Green Arrow gagne parce que oui, les gentils gagnent toujours.
10 - Scène de réconciliation suite aux précédentes disputes.
11 - Oh mon dieu un CLIFFHANGER sur la prétendue trame principale !
Évidemment on retrouve de légères variantes à ce schéma, mais bon pas trop non plus, ce serait dommage de prendre des initiatives.
Si il y a bien quelque chose de perturbant au fil des épisodes, c'est que régulièrement on a l'impression de regarder une pub.. Vous savez comment ça marche les placements de produit, on nous montre des manière anodine des canettes de soda, des fast-food en arrière plan, dans le lointain. Ici, on fait dans la subtilité, et à chaque fois qu'un personnage ouvre un PC ou sort sa tablette, on le droit à un beau plan sur l'écran pour bien mettre en évidence l'interface Metro de Windows 8. Chaque ordinateur nous est montré à 360°, pour ne pas rater le design parfait et le sigle Lenovo à l'arrière. Pareil pour les téléphones, jamais vu autant de Windows Phone. On ne s'étonnera donc pas de retrouver un gros MICROSOFT au générique de fin. Je me demande à quelle hauteur s'est fait le financement...
Est-ce vraiment la peine de s'attarder sur les personnages ? Tous les clichés sont là, le gentil qui a perdu son père, le sidekick encore plus gentil qui a perdu son frère, la secrétaire qui leur parle par l'oreillette, le méchant très méchant, le meilleur ami en passe de devenir rival, la damoiselle en détresse qui est amoureuse à la fois du justicier et de son alias, sans le savoir, mais qui sort avec le rival parce que... Toujours pas compris pourquoi. Bref, tout y est.
Je ne m'y étais pas trompé, cette série ne s'adresse pas à moi, ni à vous, j'en ai bien peur. Tout le côté DC n'est qu'un prétexte pour refaire une énième série répétitive et sans intérêt, visant un public sans doute plus adepte des beaux gosses ténébreux.
Et malgré tout ça, vingt épisodes plus tard, je continue à regarder. Aucune surprise, aucun changement de rythme, mais je suis encore là. Quelque chose dans cette machinerie grotesque marche sur moi. Je pense que le cliffhanger y est pour beaucoup, et je tiens à souligner que je ne regarde cette série que lors des soirées que je passe seul, sous une couette, en espérant m'endormir à un moment donné.
Elle vous plaît cette image hein, avouez ?