Il y'a deux types de séries. Celle qu'on admet volontiers regarder, parce qu'elles sont vues comme intellectuellement satisfaisantes : Game of Thrones, the Sopranos, The Wire, Homeland, Rome, par exemple. Et il y'a celles auxquelles ont est accro, sauf qu'on le dit moins fort parce que, franchement, ça donne pas une image très élevée de sa personne. Après avoir commencé fermement dans la seconde catégorie, Arrow en est presque arrivée au point de passer dans la première.
Autant le dire de suite, la note de 8 est une moyenne pour les deux premières saisons. Si la première mérite 6.5 ou 7, étant polluée en partie par l'absence navrante d'alchimie à l'écran entre Oliver et Laurel (qui malheureusement sont souvent dans les mêmes scènes et dont la love story occupe bien trop de temps), la seconde mérite 9 ou 9.5 tant elle a distillé le meilleur de la S1 en se débarrassant de ses scories.
Je ne suis pas un maniaque de l'univers DC, mais peu avant de commencer Arrow, j'avais vu l'intégralité de l'excellente série animée Justice League/Justice League Unlimited, ce qui avait enrichi la base de données des superhéros que je connaissais. Et Arrow arrive à merveille à créer un univers centré autour d'Oliver Queen et de ses aventures tout en ajoutant des tonnes de références - et parfois en jouant à merveille avec les attentes des connaisseurs. Cela autorise des twists scénaristiques élégants qui prennent totalement de court le spectateur et évitent à la série de se retrouver sur des rails trop souvent vus.
Les acteurs sont globalement bons. Stephen Amell s'est sensiblement amélioré depuis la saison 1 où il était un peu monolithique, tout comme Katie Cassidy/Laurel Lance - peut-être que jouer l'un sans l'autre leur a fait du bien. Après avoir débuté comme une caricature de jeune fille pourrie gâtée, Willa Holland/Thea Queen, la soeur d'Oliver, est devenue extrêmement attachante sans perdre sa répartie mordante ; en prime, sa relation avec Colton Haynes/Roy Harper fonctionne, elle, très bien. Mais le meilleur trio est composé de Paul Blackthorne/Quentin Lance, flic grincheux mais loyal, d'Emily Beck Richards/Felicity Smoak, la spécialiste de l'informatique, et de Manu Bennett dont je ne préciserai pas le rôle pour ne pas gâcher la surprise aux spectateurs.
Si les épisodes sont inégaux du fait du recours aux intrigues "one-shot" (souvent liées à un personnage mineur du DCU - Firefly, Vertigo, Clock King...), au moins a-t-on la satisfaction d'avoir une résolution dans les quarante ou cinquante minutes que dure le visionnage, même si celui-ci se termine sur un cliffhanger brutal lié à l'histoire plus large autour d'Oliver. Un autre avantage de la série est qu'elle ne fait pas "carton" : les cascades et les combats sont plutôt convaincants, et les acteurs et actrices donnent de leur personne.
Bref, de bons acteurs, de bons personnages, d'excellentes références à l'univers DC, des intrigues saisonnières passionnantes, et le personnage de Manu Bennett qui fera hurler de bonheur tout fan qui se respecte : Arrow est une excellente surprise. Espérons que son spin-off, Flash, se montrera à sa hauteur.