Encore une idée originale venue du pays du soleil levant. Un "monstre" au passé douteux se retrouve à la tête d'une classe de rebuts dans un collège tenu d'une main de fer par un proviseur psychopathe. Ce monstre, espèce de mélange graphiquement déroutant mais réussi entre un caméléon, une pieuvre et un gros tic-tac jaune, doit enseigner à ses élèves pendant que ceux-ci n'ont initialement qu'un seul but : l'assassiner. Et pour se faire, ils ont un an. Accompagnés d'une équipe enseignante limitée mais originale et efficace, la finalité de leur action n'a qu'un autre but et pas des moindres : empêcher que la terre soit détruite par la dite créature jaune cocu. Petit détail : la bestiole se déplace à Mach 20.
Oui, je comprends vos interrogations malgré une certaine curiosité. J'ai eu les mêmes. Et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'une critique me semblait nécessaire pour dresser le bilan émotionnel de ces 2 saisons d'Assassination Classroom.
Immédiatement déroutante mais aussi très drôle, la série exploite à plein régime la carte de l'étrangeté et de la loufoquerie à travers les frasques de ce professeur hors normes physiquement. Sa vitesse est l'occasion d'un bon nombre de séquences hilarantes. Pourtant, sur la longueur, beaucoup de questions subsistes quant à l'intérêt de tout ceci principalement à cause d'un démarrage qui manque de liant. Une saison n'aurait-elle pas été suffisante ?
Quoiqu'il arrive, si la première peine un peu à captiver par son récit, elle subsiste grâce à son ton décalé. Et, petit à petit, alors que s'amorce une deuxième saison bien plus réussie, les questions que l'on se posait, "dois-je aller jusqu'au bout" en tête, trouveront des réponses. Il y a bien sûr le but caché derrière ce désir d'enseigner du professeur Koro mais bien au delà de cette animation colorée et aguicheuse et de cette légèreté de ton qui pourrait faire croire à une série d'animation pour ados attardés, Assassination Classroom présente d'une façon, je l'accorde très idéaliste, ce que devrait être le métier de professeur et la volonté d'enseigner. Une lecture plus profonde, plus intelligente d'un métier qui est ici présenté comme une vocation et qui rappellera surement à certain, ce prof trop rare qui les aura marqué en étant plus qu'un simple moulin à transmettre un savoir sans humanité.
Une belle leçon dans l'ensemble donc, un peu mielleuse mais malgré tout très décomplexée, qui marie d'abord avec quelques maladresses puis chemin faisant avec virtuosité, l'action, l'humour et la science-fiction.