Avatar : Le dernier maître de l'air
7.6
Avatar : Le dernier maître de l'air

Dessin animé (cartoons) Nicktoons (2005)

Une histoire donnant le sentiment d'avoir été travaillée et pensée de bout en bout, des personnages attachants qui évoluent et agissent de façon cohérente et une animation absolument sublime… tant d'éléments qui m'ont poussé à dévorer les soixante épisodes en l'espace de quelques jours seulement.

L'histoire nous plonge au coeur d'un monde fantastique imaginaire dans lequel le peuple du Feu domine les deux autres nations de l'Eau et de la Terre (celle de l'Air ayant été éradiquée). Un jour, Katara et Sokka, membres de la tribu de l'Eau du pôle sud, découvrent l'Avatar, l'Être censé veiller à l'équilibre entre les différentes nations et capable de maîtriser toutes les maîtrises élémentaires. Prisonnier de la glace et disparu depuis une centaines d'années, il entame alors son voyage pour maîtriser les éléments et vaincre le seigneur du Feu.

J'ai pris énormément de plaisir à suivre les aventures de l'Avatar et de ses compagnons tout au long de leur périple. Katara n'est pas le simple faire-valoir mis en avant le temps d'un épisode, tout comme Sokka n'est pas le souffre-douleur idiot servant de ressort humoristique, même si les premiers épisodes ne sont pas forcément rassurants de ce point de vue-là.

De la même façon, on pourrait s'attendre à voir le méchant échouer de façon systématique et revenir au galop, accompagné de son thème de méchant, mais la série se moque des clichés qu'elle a emprunté en début d'aventure, notamment dans ce fameux épisode où de piètres acteurs imitent nos valeureux compères dans une pièce de théâtre, sous les rires moqueurs et coupables des protagonistes. Les personnages affrontent leurs épreuves, réfléchissent, et changent même parfois d'alliance. Ils ont de la profondeur. Ils évoluent.

Cette profondeur n'est pas l'apanage exclusif des héros, et certains personnages secondaires sont absolument géniaux, notamment Iroh, un vieillard un peu grotesque et pantouflard de prime abord, mais qui se révèle être une véritable force de la nature, douée d'une sagesse et d'une compassion sans bornes, son neveu Zuko, dont le doublage renforce l'arrogance (ça ne m'a pas aidé à vraiment l'apprécier… au début !) et le petit trio de prédatrices formé par Azula. J'ai un petit faible pour Suki et son groupe de guerrières à l'éventail, même si on ne la voit pas assez à mon goût.

L'histoire elle-même est riche en rebondissements, et la trame principale est particulièrement sombre, même si l'humour ne manque pas, grâce à des répliques bien placées et des running gags raisonnablement exploités, et si la mort n'est jamais directement montrée.
Cependant, la virée de surf à dos de poissons géants dont rêve Aang au début de l'aventure se transforme rapidement en périple évoquant haine, tristesse et peur face à la désolation causée par la guerre. Aang doute de lui, tiraillé entre son enseignement pacifiste et son objectif, celui de vaincre la nation du Feu. On reste bien entendu devant une série adressée en premier lieu à un jeune public (j'ai encore du mal à me faire à l'idée du bison volant), mais dont la narration contraste avec les enjeux, et la morale qui se dégage de la résolution d'un conflit est toujours louable, enfantine mais jamais débilitante.
Pour ma part, j'ai rarement éprouvé autant d'émotions différentes en regardant une série d'animation, et il m'est souvent arrivé de rire, d'avoir les larmes aux yeux, d'être captivé et entraîné, même parfois frustré (de façon voulue par les scénaristes : pour nous surprendre) lors d'un seul et même épisode.

Esthétiquement, c'est somptueux. Chaque nation possède ses traits, ses uniformes, son architecture et ses coutumes caractéristiques : la tribu de l'Eau évoque immédiatement les Inuits, tandis que la nation du Feu, le peuple de la Terre et les nomades de l'Air font respectivement penser aux Japonais, aux Chinois et aux moines bouddhistes.
Les combats, quant à eux, mettent en valeur une animation superbe, tout en acrobatie (c'est surtout le cas de la maîtrise de l'Air), tout en danse (ici, plutôt celle du Feu ou de l'Eau) ou plus directement. Ici, pas de mitraillette de coups de poing.
D'ailleurs, je devais être tellement concentré sur les combats que je n'ai pas fait si attention que ça à la bande son. Le thème principal revient souvent (ça tombe bien, je l'adore), dans diverses variantes. J'ai surtout retenu des scènes entraînantes et émouvantes. Pour moi, elle s'est fondue avec l'action.

Un véritable coup de cœur.
Makks
10
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Créée

le 9 août 2014

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8 j'aime

Makks

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