Bakemonogatari
7.6
Bakemonogatari

Anime (mangas) Tokyo MX (2009)

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Quand les esprits sont aussi bizarres que les conversations

Bakemonogatari, c’est un peu comme plonger dans un rêve étrange où chaque réplique est plus tordue que la précédente, les créatures surnaturelles sont là pour te donner des migraines existentielles, et les angles de caméra semblent avoir été dessinés par un architecte fou. C’est une série qui t’entraîne dans un tourbillon de dialogues philosophiques, de romances décalées, et de mystères occultes, tout en te laissant à la fois fasciné et légèrement désorienté. Prépare-toi à te frotter la tête autant que ton écran.


L’intrigue suit Koyomi Araragi, un lycéen ayant survécu à une attaque de vampire et qui, à présent, tente d’aider des filles aux prises avec des phénomènes surnaturels, appelés "kaii". Mais attention, ne t’attends pas à une chasse aux monstres classique. Ici, les créatures et malédictions ne sont que des métaphores pour les traumatismes, les complexes, et les peurs profondes des personnages. Ce qui pourrait être une simple histoire de démons et d'exorcismes devient, entre les mains de Bakemonogatari, une exploration sur la façon dont nos fardeaux intérieurs prennent des formes effrayantes... et parfois, assez loufoques.


Ce qui frappe d’entrée dans Bakemonogatari, c’est son style visuel. Chaque plan semble conçu pour te perdre autant que te captiver. Entre les scènes statiques avec des jeux d’ombres déroutants, les coupes rapides de texte à l’écran (souvent illisibles si tu clignes des yeux), et les zooms soudains sur des parties du décor ou des personnages qui te laissent perplexe, l’anime a une esthétique unique, presque artistique. C’est un mélange d’images surréalistes, de minimalisme et de moments d’éclats visuels qui font de chaque épisode une expérience sensorielle. On est loin des animes traditionnels où tout est fluide et "lisible". Ici, l’ambiance elle-même est une énigme.


Les dialogues sont au cœur de l’expérience Bakemonogatari. Mais oublie les conversations banales, ici tout est une joute verbale. Les échanges entre Araragi et les personnages féminins qu'il aide (comme Senjougahara, une tsundere au sens de l’humour tranchant, ou Hachikuji, la jeune fille perdue qui parle avec une énergie frénétique) sont bourrés de jeux de mots, de sous-entendus et de références que tu n’aurais jamais pensé entendre dans une discussion surnaturelle. Les conversations peuvent s’étirer sur plusieurs minutes, mais jamais elles ne sont ennuyeuses. Au contraire, elles sont le cœur de l’intrigue, révélant les conflits intérieurs des personnages et offrant souvent des moments de pure absurdité ou de tension psychologique.


Les personnages eux-mêmes sont fascinants dans leur bizarrerie. Araragi est à la fois le héros imparfait, le spectateur impuissant et l’anti-héros sarcastique. Il est aussi bien une victime de ce monde surnaturel qu’un de ses observateurs, tentant de comprendre les filles qu’il rencontre, tout en essayant de gérer ses propres problèmes post-vampirisation. Senjougahara, quant à elle, est l’un des personnages féminins les plus énigmatiques et captivants de l’anime. Ses dialogues sont remplis de sarcasme et de manipulations verbales, tandis que son passé et ses relations avec les autres créent des couches de mystère et de profondeur émotionnelle.


L’une des forces de Bakemonogatari, c’est sa manière de traiter le surnaturel. Ici, les apparitions, malédictions et créatures ne sont pas simplement des menaces à vaincre, mais des symboles de problèmes psychologiques, sociaux ou émotionnels. Chaque kaii représente un fardeau que les personnages doivent surmonter, que ce soit un manque de confiance, un traumatisme passé ou un sentiment d’abandon. C’est une série qui utilise l’horreur et l’occultisme comme métaphore pour des sujets bien plus intimes et universels, tout en restant résolument ancrée dans un univers de fantaisie absurde.


Côté bande-son, l’anime frappe fort avec des musiques qui accentuent l’atmosphère unique et étrange de la série. Les thèmes d’ouverture changent selon les arcs, chacun reflétant parfaitement l’état émotionnel des personnages et le ton des épisodes. Le mélange de sons électroniques, de musique orchestrale et de jingles pop donne à chaque scène une identité sonore distincte.


Malgré toutes ses qualités, Bakemonogatari peut aussi être un peu déroutant, surtout pour ceux qui ne sont pas familiers avec le style décalé et souvent expérimental de la série. Les dialogues peuvent paraître interminables, les plans fixes peuvent te donner l’impression de regarder une exposition d’art contemporain, et certaines références peuvent passer complètement inaperçues si tu ne fais pas attention. C’est un anime qui demande de l’investissement, mais qui, en retour, te plonge dans un univers fascinant et singulier.


En résumé, Bakemonogatari est une expérience unique dans le monde de l’animation, mélangeant des conversations existentielles, des mystères surnaturels et un visuel qui te retourne le cerveau. Si tu aimes les séries qui sortent des sentiers battus, où les monstres ne sont pas là pour faire peur mais pour t’obliger à réfléchir, alors prépare-toi à embarquer dans cette montagne russe mentale et visuelle. Mais sois prêt à te perdre en chemin, car ici, tout est question d’interprétation.

CinephageAiguise
8

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il y a 6 jours

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