C'est avec Bakemonogatari que j'ai débuté mon chemin dans les méandres des studios shaft et également de la série des Gatari.
Pour moi qui ne connaissait pas vraiment ce type d'animés, j'ai vraiment eu l'impression d'entrer dans un véritable concept d'animation, un peu comme le sentiment que j'ai eu lors de mon premier épisode d'Excel Saga : l'animation expérimentale.
Alors on va pas le cacher longtemps, Bakemonogatari c'est une perle à visionner, un concept basé sur le visuel assez unique en son genre et qui demande un petit temps d'adaptation :
-Les scènes sont très généralement des plans fixes sur lesquels les personnages ne sont même pas centrés, on en garde donc la partie la plus révélatrice du sentiment ressenti par le personnage en question (La mèche d'Araragi qui représente très généralement ses pulsions sexuelles ou frustrations par exemple).
-Des arrières plans ultra épurés et très travaillés, vraiment hauts en couleurs qui donnent un véritable relief à l'animé mais qui sont loin d'être communs aux animés actuels.
-Très peu de mouvement, et beaucoup de partie très saccadées. La fluidité étant focalisée sur les visages, ce qui renvoie encore beaucoup aux émotions des personnages et à l'ambiance de la série.
-Beaucoup de scènes sont entrecoupées de dialogues "écrits" sur fonds colorés. C'est une bonne idée mais bon, faut parfois cliquer sur pause plusieurs fois dans un épisode pour pouvoir lire. Et oui le Francais c'est long à lire ! A moins que vous ne connaissiez vos 1945 kanjis et vos Kanas sur le bout des doigts, vous aurez besoin de mettre la pause de temps en temps. Mais je le répète c'est une bonne idée qui offre beaucoup de subjectivité au spectateur qui pourra vraiment interpréter à sa manière.
Niveau scénario c'est pas le summum de l'éclate. Ça reste l'histoire d'un mec qui sauve plein de filles et qui tombe amoureux de l'une d'entre elle. Mine de rien c'est traité avec une forme véritablement originale face aux autre slice of life qu'on voit partout et c'est plutôt un bon point, néanmoins les personnages sont véritablement mystérieux, leurs background sont trop peu étoffés à mon goût et il prend du temps pour réussir à accrocher et pouvoir se mettre à leur place. Il faut donc un petit moment avant de véritablement vouloir "savoir KESKIVASPASSER" dans le prochain épisode.
L'histoire se découpe en plusieurs arcs dans lesquels le protagoniste viendra à l'aide de chaque demoiselle en détresse et la sauvera de ses tourments. Changement d'opening à chaque arc qui est très appréciable également et qui montre encore une fois le soin que les studios shaft ont voulu apporter à l'esthétique de l'animé.
Un excellent point de l'animé c'est son humour. Il baigne durant toute la série ce sentiment du "il déconne ou pas ?". Personnellement je suis très friand de cette ironie et de ce comique assez particulier. Certains aimeront, d'autre non. C'est en tout cas très bien travaillé.
Bref, Bakemonogatari c'est un animé qui se voulait absolument pointilleux sur la qualité visuelle et c'est carrément réussi, ça claque dans les yeux, ça fait plaisir à voir et permet de bien desservir les propos tenus par l'auteur. Malheureusement je pense que l'histoire fût mise un peu de coté. Ce que je trouve dommage puisque j'ai beaucoup apprécié la façon dont le scénario est traité, mais le potentiel n'a pas été exploité à son maximum. C'était une bonne expérience quoiqu'un peu frustrante et j'espère que les Gatari qui suivent corrigerons les quelques défauts que j'ai eu à reprocher au premier opus du projet.