Incisive, construite comme un polar, cette série politique m’a surprise au premier abord avec Kad Merad et je me suis méfiée puis le ton percutant qui fait que l’ensemble est construit comme un polar m’a littéralement cueillie.
En bref, la saison s’ouvre sur l’ébullition d’une fin de campagne électorale pour la présidentielle. Ici, pas de spin doctor comme à l’américaine mais une conseillère plutôt jeune qui prend de la consistance au fil des épisodes. Il s’agit plutôt d’un tête à tête entre le futur président et son âme damnée. Nils Arestrup est LE président et Kad Merad, aussi surprenant que cela paraisse est l’ambitieux prêt à tout qui commence par miser sur le bon cheval.
Les dialogues assénés par ce casting parfait fusent et m’entrainent dans les méandres du pouvoir sur un tissage scénaristique documenté comme jamais même si ça reste de la fiction.
Les choix des médias qui interviennent sont uniquement dictés par les luttes de pouvoir et par la production elle-même (canal +) qui privilégie ses propres chaines – ce qui ne m’a pas gênée -
L’idée de garder les journalistes politiques à la place d'acteurs renforce la crédibilité du propos et si les choix de Gérard Muller ou d’Alain Bouzigues (Caméra Café) peuvent surprendre dans le rôle de margoulins, l’ensemble ne détonne pas.
Anna Mouglalis, avec sa voix grave et sa fausse nonchalance, personnage féminin fort tout comme Astrid Whettnall vont prendre de la consistance ainsi que les jeunes Lubna Gourion, Hugo Becker ou Mahdi Belemli qui apportent l’alchimie nécessaire et amènent la fin de saison sur un twist pas aussi spectaculaire que je l’aurais espéré mais qui augure de futures batailles.
En résumé, huit épisodes haletants qui se laissent regarder sans pause (pour les heureux abonnés comme moi…) et qui montrent des acteurs au sommet de leur art servis par de vachement bonnes répliques, filmés superbement comme de vrais films de ciné (ce que je préfère) et qui font la nique haut la main à d’autres Borgen danois (que j’ai aussi adoré) ou À la maison blanche…