Beck
7.6
Beck

Anime (mangas) TV Tokyo (2004)

Quand une guitare mal accordée devient le point de départ d’une épopée Rock’n’Roll

Beck, diffusée par TV Tokyo, c’est un peu comme si quelqu’un avait décidé de capturer l’essence même de l’adolescence – avec ses rêves de grandeur, ses amitiés complexes, et ses premiers flirts maladroits – et de la brancher sur un ampli à fond les ballons. On suit l’histoire de Yukio "Koyuki" Tanaka, un lycéen tout ce qu’il y a de plus banal, qui découvre le monde du rock grâce à une rencontre avec Ryusuke, un guitariste rebelle et charismatique. Ensemble, avec d’autres musiciens tout aussi passionnés, ils forment un groupe de rock, Beck, et tentent de percer dans un univers aussi glamour que chaotique.


Au centre de l’histoire, il y a Koyuki, un ado paumé qui se découvre un véritable talent pour la musique presque par accident. Il est le héros classique du "coming of age", maladroit et un peu trop timide, qui passe des heures à se demander s’il arrivera un jour à aligner trois accords sans rater un coup de médiator. Mais grâce à Ryusuke, qui semble incarner l’esprit du rock à lui seul, Koyuki est aspiré dans un monde où la musique est un exutoire, un mode de vie, et un moyen de s’affirmer. On le voit évoluer, gagner en confiance, et passer de simple ado introverti à un jeune homme prêt à affronter la scène avec une guitare en main.


Ce qui fait la force de Beck, c’est sa capacité à capturer l’essence de la passion musicale, cet amour presque obsessionnel pour le rock qui anime chaque membre du groupe. Les répétitions chaotiques, les premiers concerts dans des salles vides, et la recherche d’un son qui leur appartient vraiment, tout cela résonne avec ceux qui ont déjà rêvé de monter sur scène. La série retranscrit parfaitement l’excitation des premiers accords maîtrisés, la magie des moments où le groupe se synchronise enfin, et les galères constantes qui accompagnent la vie de musiciens en herbe.


Visuellement, Beck propose un style réaliste, où l’on sent que chaque mouvement sur la guitare, chaque note, a été soigneusement animé pour donner du poids à l’action musicale. Les scènes de concert sont particulièrement marquantes : on ressent l’énergie, la tension, et la nervosité de jouer devant un public – même quand ce public se limite à quelques amis et des inconnus distraits. Et puis, il y a la fameuse guitare Lucille, l’instrument légendaire de Ryusuke, qui devient presque un personnage à part entière, avec son histoire mystérieuse et ses cordes imprégnées de l’esprit du rock.


Mais Beck, ce n’est pas que de la musique. La série explore aussi les relations entre les membres du groupe, leurs conflits, leurs doutes, et leurs moments de fraternité. Ryusuke, le guitariste ultra-cool, a son propre lot de démons, tandis que Chiba, le chanteur, est un concentré d’énergie brute avec un style rap-rock qui détonne. Taira, le bassiste ultra-compétent, et Saku, le batteur discret mais talentueux, complètent cette équipe qui, malgré leurs différences, réussit à créer une harmonie musicale. Leur dynamique rappelle que former un groupe, c’est un peu comme une grande famille dysfonctionnelle, où les egos se frottent mais où la musique reste le ciment qui unit tout.


Cependant, Beck ne peut s’empêcher de suivre certains clichés du genre. L’histoire de l’adolescent timide qui devient une star du rock en herbe est un schéma déjà bien exploité, et on voit parfois les événements venir de loin : les galères de débutants, les petites histoires d’amour qui se développent en arrière-plan, et les rivalités classiques du milieu musical. Les personnages eux-mêmes, bien que sympathiques, restent parfois dans des archétypes un peu trop familiers – l’ado maladroit, le rebelle incompris, le chanteur charismatique. Cela n’enlève rien au plaisir de suivre leurs aventures, mais les surprises ne sont pas toujours au rendez-vous.


En résumé, Beck est une série qui capture avec passion et justesse le rêve de tout ado qui a un jour voulu prendre une guitare et monter sur scène. Entre les répétitions foireuses, les moments de grâce musicale, et les galères d’une jeunesse qui se cherche à travers la musique, la série offre une véritable immersion dans le monde du rock indépendant. Si vous avez déjà ressenti ce frisson en écoutant un bon riff de guitare, Beck saura résonner en vous. Mais attention : vous risquez d’avoir envie de dépoussiérer votre vieille guitare et de gratter quelques accords après chaque épisode.

CinephageAiguise
7

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Créée

le 4 nov. 2024

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