Dépassant le stade du simple biopic, Becoming Karl Lagerfeld est une flamboyante histoire de mode et d’amour, qui offre un éclairage inédit et surprenant sur l’extravagant créateur allemand. Derrière une carapace faite de provocation, d’arrogance et de fierté souvent mal placée, se cache l’ambition d’un outsider bouffé par ses insécurités. Son parcours professionnel chahuté, marqué par sa rivalité légendaire avec la maison Saint-Laurent est indissociable de sa passion aussi tumultueuse que platonique pour Jacques de Basher, jeune dandy décadent et amour de sa vie.
La série est très réussie, aussi documentée qu’émouvante. Concentrée dans le temps (les années 70) elle permet de traiter son sujet en profondeur, appuyée par une reconstitution solide et une mise en scène classique mais rythmée (excellente BO), au service d’interprètes exceptionnels. Lagerfeld est magistralement interprété par Daniel Brül, vraiment impressionnant dans son mimétisme, mais Théodore Pellerin est un révélation. Il apporte à De Basher sa beauté singulière et intrigante, tout en jouant sur un fil le mélange de désinvolture, d’insouciance et d’extrême solitude.
Le final tease la possibilité d’une saison 2 qui couvrirait les années 80. On répondra présent.