Believe, c’est un peu comme si on avait pris tous les ingrédients d’une bonne série de science-fiction mystique – une enfant aux pouvoirs extraordinaires, un fugitif torturé et des méchants en costard – et qu’on avait tout mis dans une cocotte-minute, mais sans attendre que ça mijote assez longtemps pour que les saveurs prennent. Résultat : un plat qui manque de piquant et dont le potentiel magique s'évapore dès le premier coup de fourchette.
L’histoire suit Bo, une petite fille dotée de pouvoirs surnaturels (télékinésie, prémonitions, guérison… la totale, quoi), qui est en cavale, protégée par un ancien condamné à mort, Tate. Ce duo improbable doit échapper à une organisation secrète qui veut utiliser les pouvoirs de Bo à des fins pas très catholiques. Oui, tu sens déjà venir le mélange entre Les 4400 et Touch, avec une pointe de mysticisme en plus. Mais là où ça aurait pu décoller vers quelque chose d’épique, Believe prend la direction du drama un peu convenu, sans réelle montée en puissance.
Le concept d’une petite fille aux pouvoirs incroyables, ça marche, mais encore faut-il lui donner un cadre à la hauteur. Bo est censée être une sorte de messie moderne, un catalyseur d’événements extraordinaires, mais ses pouvoirs, au lieu d’être impressionnants, sont souvent sous-exploités. Chaque épisode tourne autour d’un petit miracle qu’elle accomplit, mais l’effet "wow" s’épuise vite. On aimerait la voir vraiment bouleverser des mondes, des vies, ou carrément la planète, mais au lieu de ça, elle passe ses journées à aider des inconnus, comme si elle était une sorte de bonne fée des temps modernes. C’est mignon, mais pas franchement renversant.
Côté personnages, Tate (interprété par Jake McLaughlin) est censé être ce héros torturé, un homme au passé sombre qui découvre en Bo une raison de se racheter. Mais à force de surjouer le mec bourru avec un cœur d’or, son personnage finit par devenir un peu prévisible. Les confrontations entre lui et les méchants en costard manquent souvent de tension, et même si la dynamique entre lui et Bo est parfois touchante, elle manque du punch qu’on attendait. Tu espérais peut-être un duo à la Léon, mais on est loin de cette intensité.
Le méchant de service, Skouras (joué par Kyle MacLachlan), est tout ce que tu imagines d’un chef d’organisation secrète : froid, calculateur, et bien trop obsédé par ses plans machiavéliques pour se rendre compte qu’il ne fait que courir après une petite fille. Son personnage est là pour mettre de la pression sur nos héros, mais ses motivations restent assez floues, et son charisme ne suffit pas à vraiment te faire flipper. Au bout d’un moment, tu te demandes s’il a vraiment lu le manuel du bon méchant.
Et que dire du rythme ? Chaque épisode suit une structure un peu trop rigide : Bo et Tate arrivent dans un nouvel endroit, Bo fait quelque chose de gentil/magique, les méchants arrivent, il y a une course-poursuite, et hop, rebelote la semaine suivante. C’est sympa au début, mais la répétition tue vite le suspense. Au lieu de sentir une montée en tension ou un grand complot qui se dévoile progressivement, la série te laisse avec cette impression que tout tourne en rond. L’intrigue avance à pas de tortue, et même les moments censés être intenses finissent par perdre en impact.
Visuellement, la série se défend bien. Les effets spéciaux, bien que discrets, sont efficaces pour rendre les pouvoirs de Bo crédibles. Les petites touches de magie dans des décors urbains donnent un côté féérique à certaines scènes. Mais là encore, rien de révolutionnaire. Ce n’est pas Stranger Things où chaque pouvoir te laisse la bouche ouverte ; ici, c’est plus modeste, et parfois trop.
Le plus gros défaut de Believe, c’est qu’elle ne parvient pas à capitaliser sur son propre potentiel. Avec une enfant aux pouvoirs extraordinaires en son centre, tu t’attendais à des enjeux plus grands, des dilemmes moraux, peut-être même une exploration plus profonde des implications de ces dons. Mais au lieu de cela, la série se contente de rester en surface, enchaînant les petites intrigues hebdomadaires sans jamais creuser vraiment.
En résumé, Believe avait tous les éléments pour nous embarquer dans une aventure surnaturelle poignante, mais elle s’enlise dans des intrigues simplistes et une structure répétitive qui finit par lasser. Bo et Tate forment un duo mignon, mais leurs péripéties manquent d’envergure pour vraiment captiver. C’est un peu comme si la magie qu’on t’avait promise restait coincée dans un tour de passe-passe sans grande surprise.