Dirty Tanzing

Saison 1 : 7/10

Sympathique série allemande, dont la diffusion française en 6 épisodes de 45 minutes offre un tempo très rythmé, d'une redoutable efficacité narrative (la ZDF avait préféré découper "Ku'Damm 56" en 3 téléfilms de 90 minutes).

A la fin du deuxième épisode, saisi par un début d'ennui, j'ai eu un doute en raison de la dimension soap très marquée, et des personnages outrageusement stéréotypés, mais en fait ça passe, et chaque héroïne finit par dépasser les clichés de départ.

Côté interprétation, si Sonja Gerhardt crève l'écran dans le rôle de Monika, la petite souillon suicidaire devenue reine du rock acrobatique et bourreau des cœurs, il faut également saluer la performance de Claudia Michelsen, la maman terrible qui cherche absolument à marier ses trois filles, monstre froid obsédé par les conventions et la réussite matérielle.

De nombreux thèmes de cette période charnière (les années 50) sont abordés dans "Ku'Damm 56" (du nom d'une célèbre avenue berlinoise), et la reconstitution historique sans grands moyens fonctionne pourtant très bien.

Saison 2 : 6/10

Débutant après une ellipse de trois années, cette deuxième saison m'aura un peu moins emballé que la précédente : la fraîcheur s'est légèrement estompée, et certaines arches narratives ne m'ont guère captivé (le couple Helga - Wolfgang, le sort de la petite Dorli).

L'écriture se veut décidément très soap, en même temps c'est ce qui fait le charme de la série, chaque épisode de 45 minutes passant très vite.

La reconstitution d'époque reste un point fort de "Ku'Damm 59", assumant un aspect "rutilant" au niveau des costumes, objets, voitures..., même si le look et la nouvelle coiffure de Monika ne lui vont pas du tout, je trouve ; c'est désormais la sœur cadette, incarnée par Emilia Schüle, qui se met en évidence par ses tenues et son charme naturel.

Parmi les nouveaux personnages, j'aime bien celui de Ninette (Laura De Boer), la secrétaire discrète mais déterminée des Franck père et fils.

Du coup, je compte regarder la troisième (et ultime) salve d'épisodes, qui plongera nos héroïnes dans le tourbillon des années 60, mais seulement après avoir laissé passer quelques semaines...

Saison 3 : 6/10

A l'image de cette troisième (et dernière) saison, la série me laissera un souvenir paradoxal : j'ai pris plaisir à la regarder, tout en trouvant les choix narratifs souvent décevants.

Le contexte des années 60 et le décorum berlinois diffusent un charme fou, offrant à "Ku'Damm 63" un arrière-plan très agréable : la série s'épanouit notamment dans les scènes de la vie courante de nos héroïnes (le quotidien de la salle de danse, par exemple).

En revanche, je n'ai pas toujours été convaincu par les arches narratives qui structurent artificiellement cette ultime saison (le triangle amoureux Monika-Joachim-Freddy, le procès final,...). Heureusement, les personnages de Caterina et surtout Helga connaissent une évolution psychologique plus satisfaisante.

Au final, cette dramédie sans prétention aura véhiculé durant 18 épisodes une atmosphère chaleureuse et atypique, son originalité et son charme étant évidemment accentués par sa nature germanique.