Better Call Saul
7.8
Better Call Saul

Série AMC (2015)

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Quand la magouille devient un art, et l’ambition un crime en attente

Ah, Better Call Saul, l’histoire d’un homme qui transforme l’arnaque en art de vivre, et le "mais non, je vais pas faire ça" en "bien sûr que si, je vais faire ça". Si tu pensais que l’univers juridique était chiant, avec ses costumes-cravates et ses gros bouquins de droit poussiéreux, prépare-toi à plonger dans le monde de Jimmy McGill, alias Saul Goodman, où les règlements sont faits pour être contournés, et la morale... on la laissera à d’autres.


Jimmy, c’est le gars qui a toujours un plan, mais un plan qui, à chaque étape, te fait te demander : "Est-ce qu’il va vraiment oser ?". Et la réponse est toujours oui. Il pourrait vendre du sable dans le désert, et tu serais prêt à sortir ton portefeuille juste pour voir où ça va mener. Chaque épisode, c’est une masterclass de manipulation, d’improvisation, et de charme décalé, où Jimmy fait passer ses combines comme des idées de génie… jusqu’à ce que tout s'effondre de façon magistrale.


Ce qui est fascinant dans Better Call Saul, c’est que tu sais déjà où ça va finir, mais tu ne peux t’empêcher de regarder cette lente descente aux enfers comme un magicien qui rate ses tours mais avec style. Tu sais que Jimmy va devenir Saul, ce roi du "c’est légal, mais à peine", mais la série prend son temps, et c’est là toute la beauté. On passe du petit avocat miteux au futur as du slip publicitaire, en savourant chaque faux-pas qui le rapproche de la ligne rouge.


Visuellement, c’est du grand art : des plans léchés comme un dessert dans un restaurant étoilé, avec une utilisation de l’espace et des couleurs qui te font te demander si tu es vraiment en train de regarder un spin-off d’un show de meth. Et puis, il y a cette tension sous-jacente, cette lente montée vers l’inévitable chute, où chaque décision semble anodine, jusqu’à ce qu’elle ne le soit plus.


Et puis, il y a les personnages secondaires. Kim Wexler, qui mérite une médaille d’or pour sa patience à supporter Jimmy, et qui, parfois, semble à deux doigts de craquer et rejoindre la dark side. Mike Ehrmantraut, ce type qui pourrait régler tous les problèmes du monde avec un grognement et une clé à molette. Chacun apporte sa part de gris à cet univers où le noir et blanc n’a jamais existé.


En résumé, Better Call Saul, c’est l’histoire d’un gars qui essaie juste de s’en sortir… mais de la pire façon possible. C’est drôle, c’est tragique, c’est du génie mal tourné, et ça te fait penser que, peut-être, l’arnaque, c’est aussi une forme d’ambition mal comprise.

CinephageAiguise
8

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