Je me souviens de... Ces foules maléfiques qui assaillent le personnage principal dès qu'il daigne sortir de chez lui : ce sont les « gens », ivres de cruauté, parce que faibles, bien sûr. Le personnage principal (que par commodité nous appellerons « malade » plutôt que « héros ») voit ça de manière moins objective, évidemment : pour lui, ce sont des foules de méchants très « volontaires », le regardant avec mépris à défaut de pouvoir lui nuire encore plus. La question du pouvoir, de la société comme assemblage de puissants/soumis (et de victimes, surtout), est posée très clairement. Mais paradoxalement, ce qui séduit dans cette série, c'est la perception altérée du malade, son manque d'objectivité. Car c'est cela qui arrive à une telle victime, à un souffre douleur, ou à un marginal en général : en manque d'affection, de considération (de la part des autres et surtout de la sienne pour soi-même), puisqu'il est ainsi lâché comme une merde par le monde entier (qui l'écraserait bien si il se mettait en travers), il basculera dans la paranoïa ou le délire (souvent juste léger). NHK ni youkoso dit comme les hommes sont gouvernés par leur libido : énergie créatrice, sexuelle... qui doit être libérée à flux constant. S'ils n'ont pas de compagne ou d'activité qui mobilise cette énergie, ils n'ont plus qu'à se masturber. Le fantasme est évidemment alors vidé de son sens, parce que non-conditionné par le réel : on n'a pas besoin d'autre chose que sa main et son imagination (en se focalisant sur une fille, ou une situation, par exemple), pour simuler sa satisfaction (l'éjaculation, qui termine la transaction passionnelle, temporairement...), donc on s'éloigne progressivement de l'objet de son désir (celui qui l'a inspiré : la fille bien réelle, la situation de réussite sociale ou autre). Voila comment on passe de considérations psychologiques/psychiques à un phénomène sociologique. Mais au final, si le malade se qualifie d'Hikikomori (situé au degré zéro de la société japonaise : demeurant chez lui et vivant sur les aides, par peur des autres, du monde, etc), et malgré la récurrence de cette « maladie » au japon (qui a tout de même valu l'invention de cette expression d' « hikikomori », encore plus intense que « nerd » et autrement plus négative car associée à l'enfermement), il représente bien les penchants malheureux qui atteignent les marginaux ou les dépressifs, notamment... tous ceux qui s'éloignent pour une raison ou une autre de la société. Et ils risquent gros : de l'isolation...jusqu'au suicide.
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