Big Little Lies - littéralement Grand Petits Mensonges - fait écho aux petits mouchoirs évoqués par un acteur/réalisateur frenchy dans son film éponyme : comment on tente parfois de se voiler la face dès lors que l'on est confronté à des événements difficiles. La mini-série produite par HBO s'inscrit dans ce postulat de base en nous projetant dans le quotidien de femmes de caractère, dont le destin se voit lié par un tragique dénouement. Dévoilé dès le début, celui-ci ne se laissera pas dompter avant les dernières minutes et c'est tout ce qui amène à cet instant T qui est dépeint - voire peint vu la beauté de la chose - au cours des sept épisodes proposés.
Porté un casting féminin hors-normes, le scénario tisse petit à petit sa toile pour piéger avec délectation le spectateur. On gratte la superficialité apparente des personnages tel un meuble patiné qui révèle peu à peu ses fêlures d'antan, les erreurs du passé rejaillissent sur le présent avec une déflagration encore plus frappante, et les rapports sont encore plus cassants qu'une vague sur une rade.
C'est finalement le tout dernier épisode qui permet à la série de s'envoler grâce à un montage parfait où le jeu des actrices se passe de dialogues, où les regards et expressions sont emplis de prose, où tout le dédale scénaristique trouve une sortie qu'on trouverait presque aisée.
Mention spéciale à Nicole Kidman, Reese Witherspoon, Shailene Woodley, Laura Dern et Zoë Kravitz pour la justesse et profondeur de leur interprétation, c'est de la haute voltige, il faut bien l'avouer.
Big Little Lies dispose aussi d'une qualité indéniable : celle d'avoir une première saison qui se suffirait à elle-même tant la conclusion est parfaite. Certaines séries l'avaient aussi - True Detective pour ne citer qu'elle - et il serait dommage de gâcher cela...