Sous ses apparences de Desperate housewives transposée en Californie, "Big Little Lies" prétend à d'autres intentions que la série de Marc Cherry. On s'éloigne dans un premier temps, de l'aspect soap/Thriller pour décrire le quotidien de trois femmes radicalement différentes, tentant de se défaire d'un système phallocrate, pour espérer s'épanouir dans leur vie de "femme moderne" , ou plutôt de femmes indépendantes que bon nombre d'hommes ne peuvent s'empêcher de dénigrer inconsciemment en utilisant cette étiquette.
Chacune vit une situation délicate, avilissante ou blessante forçant à repenser l'image de la réussite, du conformisme et de l'épanouissement. Pour se faire, rien de tel que d'illustrer leurs maux, leur inquiétude, leur frustration par le prisme des progénitures, dont les différents incidents qui les impliquent à l'école école pousse à l'introspection, l'observation comme si ce lieux devenait un forum du mal être social de la communauté maternelle.
Mais cette volonté d'analyser chaque difficulté, d’exprimer littéralement l'étouffement psychologique, atteint ses limites dans son scénario, qui en amorçant son pilote avec un flash forward dramatique et en prétextant décortiquer les raisons d'une conclusion funeste, finit par faire l’amalgame entre ce que les événements sont sensés décrire et ce que les dialogues tentent d'éclairer.
Par conséquent, si le malaise s'installe graduellement dans cet univers de faux semblants et d'intentions déguisées, si souligner le dénie, l'individualisme et l'aveuglement tendent à faire de l'ombre aux reste du discours, la résolution de l'enquête finit de s'imposer puis gomme et parasite cette poignante charge contre la bêtise et le mépris masculins.
La partie policière faisant de l'ombre à la dramatique, elle laisse le téléspectateur sur le carreau, résolvant une intrigue sans conclure sa dissertation télévisuelle se délestant lâchement de ses nobles intentions