Sticky Black !!!

Hyper-fan des séries Father Ted et The IT Crowd, et comme on dit jamais deux sans trois, je voulais voir ce fameux Black Books, à l'écriture de laquelle Graham Linehan, le créateur des susnommées séries, a participé pour les six épisodes de la première saison. Il semblerait donc que le principal auteur de l'ensemble, c'est-à-dire 18 épisodes répartis sur 3 saisons, soit l'acteur principal du show Dylan Moran...

L'histoire, c'est celle d'un libraire pouilleux, égoïste, désagréable, alcoolique, qui déteste les clients (d'ailleurs on peut légitimement se demander pourquoi il a ouvert une librairie et pourquoi aussi il y a souvent des clients dans cette dernière vu l'"accueil" !!!), qui se montre constamment odieux avec son unique employé, un type un peu stupide mais qui semble être le seul à peu près normal du trio, et dont la seule lueur d'amitié est celle (parce que dans un trio il faut forcément trois personnages !!!) qu'il a pour la commerçante d'à côté, très portée sur la lose aussi.

J'avoue ne pas comprendre les critiques pour la plupart absolument dithyrambiques dont bénéficie cette série.

Je veux dire que sur les 18 épisodes, il n'y en a un aucun qui soit, pour moi, pleinement réussi. Souvent la mise en place de l'intrigue laisse à désirer, il y a aussi des gags potentiels qui ne sont pas du tout exploités, et cela d'une manière assez fréquente. Je peux citer comme exemples les plus probants, la séquence où notre pouilleux libraire se fait passer pour un avocat ou encore l'intro intrigante qui se déroule au début du XXe siècle à Bordeaux autour d'un vin qui serait divin (superbe la rime !!!). Pour l'avocat, on aurait pu penser que Dylan Moran aurait exploité le fait qu'un avocat soit particulièrement dans l'éloquence, l'exagération... rien de tout cela, il se serait fait passer pour un épicier ou un contrôleur du fisc ça n'aurait eu aucune importance par rapport à la scène donnée. Pour l'intro bordelaise, il n'y aura rien qui ramènera véritablement dans les scènes du temps présent à cette dernière ; le protagoniste et son employé boivent sans le vouloir un vin particulièrement cher et c'est tout.

Heureusement, il y a quelques bonnes scènes qui font remonter sérieusement le niveau. En particulier, celles qui tournent autour du personnage joué par Tamsin Greig (pour moi la meilleure interprétation du trio d'acteurs !!!). On peut citer les improbables scènes d'apprentissage du piano avec un professeur sadique aveugle, celle où elle est embauchée dans une entreprise à l'univers limite kafkaïen où elle ne sait pas du tout ce qu'elle doit faire ou l'enterrement de vie de jeune fille très (trop !!!) fortement alcoolisé qui ne manque pas de foirer complètement grâce à elle et de la plus hilarante des façons.

On signalera aussi, le temps d'un épisode, l'excellente interprétation de Simon Pegg, en manager d'une librairie concurrente sadique, aussi effrayant que drôle, lui permettant de se tailler la part du lion.

Reste, que si ces séquences diluent un peu la déception que j'ai ressentie à la vision de cette série dans son ensemble, je m'attendais tout de même à nettement mieux.