Des guns, des guns, et encore des guns. Ainsi pourrait-on résumer Black Lagoon tant les balles fusent à chaque épisode ou presque. S'il y a bien un point qu'on ne peut pas critiquer c'est bien le dynamisme de la série. De l'action en veux-tu en voilà !
Mais attention, Black Lagoon ce n'est pas (juste) un animé bourrin à base de gâchettes pressées.
L'ambiance de l'animé est très agréable. Il est aisé de faire le rapprochement (à tempérer !) avec Cowboy Bebop sur ce point, avec ce côté un peu feel-good, la quasi-absence de tension, ainsi que ce côté un peu adulte, représenté en partie par Dutch. Ça tire à tout va, mais on ne s’inquiète pas du sort de nos héros. On sait qu'ils s'en sortiront (faut dire que les ennemis visent assez mal), et tant mieux. Si vous souhaitez voir un animé où les héros s'en prennent plein la tronche, passez votre chemin. Ici les protagonistes se font plaisir, et nous aussi. Comme pour Bebop, on a l'impression que l'animé vise le public occidental.
Le rapprochement avec Bebop se fait également avec le scénario, qui est pour le coup inexistant. On touche ici au principal défaut de la série. Pas de fil rouge, juste des arcs de 2 à 4 épisodes qui s'enchaînent.
Là où Bebop usait du passif de Jet pour faire office de (superbe) conclusion, la première saison de Black Lagoon… ne se termine pas. En même qu'est ce qu'on pourrait attendre comme fin venant d'une série sans réel scénario ?
L'animé brille par la qualité de ses protagonistes. Revy est sans aucun doute la bimbo la plus badass de la japanimation. Dutch, quant à lui, respire la classe (ces lunettes!). Rock est dans un premier temps utilisé en ressort comique, mais s'endurcira assez vite. Benny est un peu plus effacé, mais reste parfaitement dans l'ambiance de la série. Les relations du groupe sont très bien traitées avec des dialogues sérieux entre les membres assez rares, mais qui font mouche.
Les antagonistes, pour le moins improbables, ne sont pas en reste. L'animé passe des nazis aux Jihadistes, en passant par une servante sud-américaine super-soldat (!). Les situations n'en sont que plus variées.
Un point qui m'a étonné, les dialogues de la série sont très bien écrit. En particulier ceux de Dutch, usant d'habiles métaphores, et de références cinématographiques pertinentes. C'est assez peu commun dans les séries d'animation pour être remarqué.
La mise en scène promet certaines fulgurances. Je pense notamment à l'excellent arc de Roberta avec la fusillade dans le bar qui rappelle – et c'est sûrement voulu – les bons vieux western.
Justement, l'animé use de très nombreux clins d’œil au cinéma, occidental ou non, de par les dialogues mais pas seulement. Je pense notamment à l'épisode 9 qui nous fait passer du western spaghetti au second opus de Terminator. Et c'est très bien exécuté !
Techniquement, Black Lagoon est solide. L'animation est très bonne et sa qualité reste constante pendant toute la durée de la saison. Visuellement, l'animé n'est pas le plus beau, mais n'est pas moche non plus. On va dire que le chara-design, artistiquement très bien fait, compense une technique un poil faiblarde.
L'OST se fait assez peu entendre, sauf pendant l'arc de Roberta avec un très joli air hispanique.
Au final on a une première saison très solide, avec une ambiance unique, des personnages travaillés, une mise en scène recherchée, des dialogues bien écrits. Rajoutez les guns et des tonnes de munitions et on obtient une série ultra fun.
Ça se dévore.