Cette série anthologique était tout bonnement excellente. Avec une réalisation aux petits oignons et des idées remarquables et exploitées exactement comme il faut, chaque épisode était un nouveau traumatisme auquel le spectateur allait devoir faire face. Les thèmes balayés sont larges et peuvent parler à tout le monde, avec en prime cette thématique systématique de la technologie, au cœur de la série. Ce n'était franchement pas optimiste, mais ça faisait cogiter et c'est surtout très bien produit.
Au fil du temps, malheureusement la formule commence à s’essouffler, et j'ai vraiment eu du mal avec la saison 6, même si la saison suivante viendra rattraper le tir. On notera aussi le cynisme de Netflix qui s'amuse à s'incruster au cœur de l'intrigue d'un épisode qui parle des dérives de l'I.A. et qui sort quelques mois avant la grève des scénaristes et des acteurs à Hollywood qui attaquent justement Netflix... Mieux encore, l'épisode d'ouverture de la saison 7 sur la notion d'offre premium. On est habitué à un service et au fil du temps, celui-ci est dégradé et il faut payer plus pour continuer d'en bénéficier dans de bonnes conditions. Je pense qu'il faut que Charlie Brooker arrête avec Black Mirror même s'il a toujours quelques bons concepts en stock. Les histoires en elles-mêmes suivent des structures de plus en plus attendues malheureusement et je trouve que ce cynisme qui revient parfois devient plus toxique que dénonciateur.
Brooker commence aussi à casser la notion d'anthologie avec des épisodes qui font suite à d'autres vus dans les saisons précédentes et c'est dommage. En bref ce n'est pas la pire dégringolade de la décennie, mais ça perd un peu de son charme au fil des saisons malgré quelques coups d'éclat.