Malgré les nombreux éloges faites à son sujet, je ne pouvais m'empêcher de craindre une série comme "Black mirror", ayant pour le moins détesté "Dead set", la précédente création de Charlie Booker. Mal m'en a prit, car en deux petites saisons de trois épisodes chacune, "Black mirror" a illuminé l'écran poussiéreux de mon PC, me redonnant espoir en la série télévisée qui dénonce.
Conçue comme une anthologie où chaque épisode raconte une histoire différente sans jamais mettre deux fois en scène le même casting, la nouvelle création de Charlie Booker a pour fil rouge un futur proche à la Orwell ou Phillip K.Dick, nous plongeant dans une société malade où un politicien va se voir contraindre à avoir des relations sexuelles avec un cochon s'il veut sauver une princesse, où le monde ressemble à une gigantesque real-TV, où l'on peut manier sa mémoire aussi facilement qu'un I-Phone, j'en passe et des plus dingues.
Une société effroyablement proche de la nôtre, où l'être humain, le vrai, celui qui rêve, celui aime, celui qui espère en l'avenir, se retrouve vite noyé dans une masse voyeuriste et obscène, prête à suivre n'importe quel courant s'il lui offre son quota de sang et de scandale. Un message peu novateur mais qui a le mérite d'exister, d'autant qu'il ne se mord jamais la queue, contrairement au stupide "Dead set".
Bénéficiant de scénarii allant majoritairement au bout de leur délire, proposant chaque fois une conclusion amère et parfois même troublante, "Black mirror" est une série à ne louper sous aucun prétexte, abouti sur tous les points, conservant un degré égal de qualité d'episodes en épisodes et parfaitement interprétée.