L'une des meilleures séries, toute époque confondue.
Black Mirror fait parti de ces séries sorties de nul part, dont on n'entend malheureusement trop peu parler dans nos contrées, mais qui bouleverse radicalement les codes des séries "classiques", tant dans la forme que dans la narration ou le propos.
Le concept de Black Mirror peut être résumer ainsi: tout ce qui est en rapport avec les écrans (les "miroirs noirs"), donc par extension notre rapport à l'information, et par information il faut y voir le sens strict du terme, une donnée projetée par un écran, enregistré par une caméra, tweetée, facebookée, que l'on vous renvois au visage, l'auto-aliénation d'une population, de son propre chef, l'acceptation (ou la résignation) de cette aliénation, le détournement de l'information, les conséquences d'une absence totale de maîtrise (et/ou de contrôle) sur les flux de diffusion...
On pourrait y voir, sous une certaine forme, une sorte d'appel au contrôle total de l'information, mais ce serait très mal comprendre le propos. Black Mirror vous renvois directement à la face ce que vous êtes, ni plus ni moins.
Et que sommes-nous? A la fois des passifs, à la fois des voyeurs, des pervers narcissiques, des tricheurs, des personnes fragiles, qui soit refusent la réalité, soit ne l'acceptent que trop bien et s'y soumettent.
D'une manière très pessimiste mais néanmoins crédible et réaliste (à cela d'ailleurs, peut-on taxer la série de "pessimiste" alors qu'elle tape extrêmement juste?), la série décrit tous les travers que peuvent amener la technologie, mais qui ne sont en réalité que révélateurs d'un comportement humain naturel dés lors qu'on permet à l'humain de le faire.
A une époque pas si lointaine ou les exécutions étaient publiques, ou l'humiliation publique était aussi une manière d'asseoir sa supériorité sur autrui, et ou le voyeurisme n'était guère différent, Black Mirror nous balance à la figure le constat simple et évident d'un monde qui s'observe, qui s'espionne, qui se ment à lui-même, un monde hypocrite, constat permanent de son échec quant à faire évoluer nos sociétés vers un monde prétendument supérieur à d'autres époques.
Cette série n'est certainement pas à voir comme un "divertissement", ce serait trahir, annihiler totalement son propos, son but. N'exigez pas d'elle qu'elle devienne une série avec plein de saisons et plein d'épisodes, chaque épisode tape juste et aborde avec brio son sujet, trop serait une erreur.
Vous-même qui lisez cette critique, et moi qui l'ai écrite, nous faisons déjà parti de ce que Black Mirror critique et démontre.