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Bonjour à tous, je tiens à parler aujourd' hui d' une série que j' aime beaucoup mais qui est trop méconnue du grand public....

Cette courte série est énorme! Elle fait froid dans le dos et porte un regard aiguisé sur l'évolution de notre société au travers de l'image et des écrans omniprésents. On est dans un monde très vrai, très contemporain qui nous scotche complètement. Je ne m'attendais pas à être aussi étonné et fasciné par cette série. Chaque épisode mériterait presque un film! J'adore vraiment. Ne pas s'arrêter au premier épisode de la saison 1 qui est loin d'être le meilleur à mon avis mais il reste néanmoins intéressant et nous laisse comme chaque épisode une grande réflexion. Allez j'ajoute encore quelques mots maintenant que j'ai terminé l'ensemble des deux saisons, vivement la troisième qui est prévue. UNE SÉRIE EXTRAORDINAIRE ET À NE RATER SOUS AUCUN PRÉTEXTE!!! Je n'en reviens encore pas du bouleversement qu'elle produit... Ouh la la, je ne suis vraiment pas près d'oublier ces images. Et c'est reparti de plus belle avec la nouvelle saison... J'A-DO-RE!!!


De quoi parle cette série ? Et bien, Chaque épisode de cette anthologie montre la dépendance des hommes vis-à-vis de tout ce qui a un écran... Ce sont des épisodes de 50-60 minutes tous plus cyniques et amoraux les uns que les autres, portant un regard noir et acéré sur notre si belle société......

L'homme, qui a en outre critiqué habilement grâce à sa satire caractéristique le monde de la télévision à travers sa série documentaire How TV Ruined Your Life, signe avec Black Mirror son oeuvre la plus aboutie. Black Mirror, diffusée depuis le 4 décembre 2011 est une série critique sur l'influence et le danger des nouvelles technologies, chaque épisode ayant un casting et un scénario différent, mais la problématique reste la même. Jusqu'où va le rapport entre l'homme et la technologie ? Série actuellement en production, divisée en deux saisons de trois épisodes chacune, Black Mirror imagine avec ironie vers quoi pourrait évoluer notre société d'ici quelques décennies, années, ou mois.

Une série anglaise absolument brillante qui sous forme d'anthologie de six episodes totalement différents nous montre nos rapports avec la technologie numérique avec un brio et une intelligence rare. Composée donc de six histoires indépendantes toutes incroyablement bien écrites et mises en scène, la série passe de la SF d'anticipation au thriller en passant par le drame familial avec une ambition et une originalité remarquables, et sonde à merveille nos rapports et notre dépendance avec nos chers appareils à écran : du PC au smartphone avec un sens de l'anticipation très juste. Bref une totale réussite qui mériterait même à être exploité en long métrage tant l'audace dont fait preuve cette série manque cruellement au cinéma.... a de très rare exceptions ( comme Gone Girl ou Interstellar dernièrement qui donne à réfléchir..... ).

Ainsi, chaque épisode développe une intrigue ingénieuse, rythmée, mais surtout très critique. Les deux saisons sont basés sur le même schéma d'épisode, le premier épisode flirtant avec l'absurde et critiquant vivement les médias tout en pointant la dangerosité des réseaux sociaux et de l'opinion publique, le second, plus fantaisiste, situé dans un futur où la frontière entre la télévision et la réalité est presque invisible, dénonçant subtilement les effets néfastes de la publicité et la télévision et l'emprise qu'elles ont sur les gens. Le troisième et dernier épisode concluant chaque saison se situe dans notre présent, et si c'est à chaque fois le plus terre à terre, c'est aussi le plus représentatif du monde dans lequel nous évoluons dans un certain sens. La série, qui n'est parfois pas sans rappeler la science-fiction de Philip K. Dick de part les thématiques abordées, parvient à livrer une critique générale acerbe sur notre société de plus en plus dépendante des technologies, tout en innovant en apportant un vent de fraîcheur dans l'univers des séries télévisées, à l'image d'Utopia, nouvelle série ovni elle aussi diffusée sur Channel 4. Chaque épisode de Black Mirror est divisé en quatre parties, chaque partie faisant progresser l'intrigue jusqu'au dénouement bien souvent surprenant, teinté d'ironie et loin d'être une happy-ending. Certaines fins sont très violentes psychologiquement parlant, puisque de part la thématique traitée, on est amené à se projeter et s'identifier aux personnages, et donc subir avec eux ( mon plus grand traumatisme restant la saison 2 qui a 3 épisodes d' un cynisme assez incroyable et quelque choquant !! Il en faut beaucoup pour me choquer mais là, j' ai eu quelque petite surprise.... L' épisode 2 de la saison 2 est, selon moi, le pire.... Le cynisme est poussé à son paroxysme.... Qu' est-ce qui se passerait si les executions de condamnés devenaient de véritables spectacles de foires ? Et bien regardez....

Difficile donc d'imaginer qu'une telle série, plus que jamais dans la tendance que suit actuellement notre société, et qui n'hésite pas à dénoncer et s'amuser avec nous spectateurs, ait pu voir le jour. Et c'est d'ailleurs ce qui caractérise si bien les séries anglaises, plus osées, plus engagées, et généralement plus drôles. Difficile d'imaginer Black Mirror produit par une chaîne de télévision publique américaine, ne serait-ce que pour le thème évoqué dans le premier épisode, qui ouvre la série, où l'on somme au premier ministre anglais d'avoir un rapport sexuel avec un cochon en direct devant tous les écrans de télévisions, seul moyen de récupérer vivante la princesse de la famille royale qui est aux mains de mystérieux tortionnaires. Imaginez une seule seconde l'épisode à la sauce américaine. Le président américain, dans la même situation ? La série devrait passer par tellement de censures que la visionner n'aurait plus le moindre intérêt. Car c'est là que Black Mirror réussit. Si l'on semble tomber dans l'excès, le scénario et la réalisation sont si bien maîtrisés que le pire est justifié, puisqu'il permet également d'être évité. Ainsi, si l'on semble, nous spectateurs, noyés dans une incompréhension créée par l'absurdité malsaine des situations présentées dans The National Anthem (Saison 1 épisode 1 ) ou dans White Bear (Saison 2 épisode 2 ), le déroulement de l'épisode fini toujours par nous faire passer d'une fiction tirée par les cheveux à un effroyable parallèle à notre quotidien. Nous sommes menés en bateau et inévitablement amenés à réfléchir, non pas sur ce que nous venons de voir, puisque le dénouement est à chaque fois très clair, mais à la morale, la leçon à en tirer. Le plus remarquable dans ce cas est Fifteen Millions Merits ( Saison 1 épisode 2), qui, bien que comprenant d'énormes longueurs pour certains, est pour l'instant l'épisode le plus abouti et maîtrisé.

Situé dans un futur aux allures de dystopie où les hommes vivent dans des pièces minuscules, avec comme murs des écrans de télévisions gigantesques et où la publicité est omniprésente, cet épisode parvient à être à la fois le plus éloigné dans le temps et pourtant le plus représentatif de la société vers laquelle petit à petit nous évoluons. Banalisation de la pornographie et de l’hyper-sexualisation, gloire des canons de beauté et rejet haineux de tout individu hors-norme, course à la gloire, au profit, au confort. Les thèmes dénoncés et abordés sont nombreux, riches et variés, et l'épisode représente une excellente oeuvre de science-fiction, bien que le rythme soit lent et le déroulement de l'intrigue un peu trop branlant sur la fin. Le dénouement est terrible, car il s'adresse directement à nous. Qu'on le veuille ou non, nous ne pouvons pas échapper au système, ni nous y opposer. Au final, il finira toujours par nous absorber. La chute est brusque et rapide. Elle est percutante et frappe là où ça fait mal. On ne peut malheureusement pas en dire autant de The Entire History of You, (saison 1 épisode 3 ) qui malgré une idée ingénieuse qui imagine un appareil implanté dans notre cou capable d'enregistrer tous nos souvenirs et les revisionner à volonté, ne parvient pas à être pleinement exploité et reste dans un cadre peut-être trop convenu, trop personnel. L'impact de l'épisode est moins percutant puisque la technologie sert l'intrigue de l'épisode au lieu d'être le miroir noir et critique de notre société.

Cependant, comme dans The Waldo Moment, (saison 2 épisode 3) la technologie sert cette fois-ci à aborder des thèmes plus humains, plus sentimentaux, et surtout plus personnels, et c'est pour cela que ces épisodes diviseront bien souvent l'avis du public. En conclusion, Black Mirror, toujours en production (et dont l'épisode trois de la première saison va d'ailleurs être adapté librement en film par Robert Downley Jr. ) est un véritable vent de fraîcheur qui parvient à livrer des intrigues souvent rythmés et originales, traitées de façon inédites et sans démagogie. Avec parfois une dure confrontation avec notre réalité, la série remplie parfaitement sa fonction. A l'heure où la télévision tente de plus en plus de leurrer le spectateur, Black Mirror nous divertit, et sous l'enrobage de scénarios fictionnels, la série nous livre ses mises en gardes et ses leçons parfois avec dureté, mais sans mentir. Black Mirror est une fable contemporaine qui n'est peut-être pas si éloignée de la réalité... Avis aux amateurs.... Toi qui entre là, perd tout espoir.....

Une série singulière, provocatrice, et qui dans ses scénarios les plus ahurissants n'y va pas de main morte pour faire une critique virulente des médias de masse malhonnêtes, anodins ou sordides. Black Mirror nous met, tel un miroir devant les yeux, face à notre propre réalité et peut-être ses effets secondaires futures dès lors que notre quotidien est régi par la technologie, les réseaux sociaux et les émissions TV (la télé-réalité, les télé-crochets). Mais d'un côté, qui pourrait de nos jours se passer d'écrans ? Rien que pour la conduite on fait appel à un écran. Pour lire un roman on fait appel à un écran. Ridicule, pas ridicule ? Chacun à son opinion sur le sujet. En tout cas, la réalisation de Black Mirror est plutôt originale et inventive

Deux saisons de trois épisodes d'une heure pour aborder les dérives d'une société entièrement dévouée aux écrans ; la nôtre ou bientôt la nôtre en définitive. Hormis le premier épisode de la première saison qui joue un peu trop sur la surenchère et le subversif, il y a de grandes idées dans Black Mirror. De très grandes idées qui donne un bon coup de fouet au genre "Anticipation". Tous indépendants les uns des autres, les épisodes n'ont de point commun que ces "Blacks Mirrors" où sont connectés en permanence les protagonistes ; Smartphones, tablettes, ordinateurs, télévisions, realtv, personnages fictionnels, avatars, tout ce virtuel qui peu à peu empiète un peu plus chaque jour sur le concret, le solide, l'essentiel. Dans ces réalités alternatives et très souvent cauchemardesques, les auteurs posent des questions éthiques, philosophiques et morales essentielles et les nourrissent à travers des idées brillamment trouvées. Souvent cruel et déjantée tout en étant édifiante et de plus en plus actuelle, Black Mirror est une excellente série qui éclabousse le paysage télévisuel et son formatage d'une vraie empreinte. À voir et à débattre.

Et puis après on réfléchit, on se replace dans un contexte plus normal, de la vie de tous les jours, et on aperçoit des indices et des actes qui ne sont pas si éloignés des atrocités de cette série et c'est là que cette dernière finit de nous achever. Bizarrement, bien que le thème de l'écran noir et de l'utilisation excessive de la technologie soit le principal sujet de ces différents épisodes, à mon sens, ce n'est pas le plus important. Internet et les moyens de communications instantanés ne sont que des moyens, que des supports. Notre cruauté, notre société, c'est ça qui choque. Le résultat de l'effet de masse, de l'ignorance et de la haine cachée chez chacun de nous, c'est ça qui est véhiculé et qui ressort de manière extrême, dans cette série.

Black Mirror est donc une série écrite avec intelligence, subtilité et qui fait preuve d'une inventivité rare. La diversité des sujets permet de proposer de véritables réflexions autour de thématiques assez proches. Black Mirror est une série rare car elle nous implique, nous interroge sur les rapports humains dans une société surconnectée. Une très belle réussite qui s'inscrit comme l'une des meilleures séries de ces dernières années.

Malgré tout, la deuxième saison de "Black Mirror" est peut-être moins percutante que la première dans le sens où les ficelles apparaissent plus clairement, mais la volonté d'entraîner le spectateur à questionner la société est toujours évidente. Les scenarii sont pertinents, même s'ils tendent souvent vers l'exagération avec un esprit tout britannique. Ce côté démesuré n'est pourtant jamais lourd et ne fait pas diminuer l'intérêt et l'intelligence de la série. Les deux premiers épisodes reprennent d'ailleurs quelques tics de films d'horreur, mais ce genre sied bien à la série, amenant les idées qu'elle cherche à transmettre dans le domaine du palpable. Il y a ainsi des choses très perturbantes qui sont dites sur la virtualisation du monde, l'abrutissement progressif des spectateurs de médias envahis par les divertissements, affaiblissant leur esprit critique et favorisant les jugements hâtifs. Autant de problématiques essentielles qui prouvent que "Black Mirror" est toujours sur de bons rails et demeure incontournable.

Cette série est clairement un petit bijou. C'est rare de pouvoir regarder des épisodes d'une aussi bonne qualité, que ce soit au niveau du scénario ou encore de l'image. Chaque épisode nous prend au tripes à sa façon. C'est dérangeant, notamment parce que c'est souvent très proche de notre réalité, et qu'on est parfois à deux doigts de tomber dans ce genre de système. Quand on regarde l'actualité, on peut se rendre compte qu'on se rapproche de plus en plus de certaines choses qui arrivent dans la série. Et en plus d'avoir l'originalité d'être une série sous forme de courts métrages, et en plus d'avoir d'excellents scénarii, cette série est très très bien produite : on est directement plongés dans l'atmosphère de l'histoire. Pour conclure, c'est une série à voir absolument!!
ClementLeroy
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le 9 févr. 2015

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San  Bardamu

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