Critique des saisons 1 à 4
S'il y a bien une forme de série que je n'ai pas critiqué, ce sont bien les séries d'anthologie (comme The Twilight Zone, Chair de Poule et les Contes de la Crypte. Ces dernières années j'ai beaucoup entendue parler de la série Black Mirror, mais sans savoir ce que c'était ni quel était son thème. Du coup, lorsque j'ai fait parti du cercle des abonnés Netflix, j'ai décidé de passer en revue toutes les séries possibles à rattraper et elle fut parmi les premières avec Sense 8. Et pour une découverte, c'est clair qu'on frappe fort.
Saison 1 : Nous de l'autre coté de l'écran
Dans l'univers de Charlie Brooker
Cette série créée par Charlie Brooker est une série de "s.f" et j'insiste sur les guillemets car bien qu'elle soit présentée comme telle, elle n'est pas toujours orientée s.f (c'est le cas de l'épisode pilote, on y vient). Le but est de montrer les personnages qui sont confrontés à leur rapport qu'ils ont face aux nouvelles technologies. Dans la saison 1 notamment, nous avons 3 épisodes de 40 à 60 minutes auquel ils ont un lien. Le premier épisode et le 3e sont des mondes assez proches du notre (voir carrément proche dans l'épisode pilote) et le second est réellement purement un épisode de science fiction. Mais malgré tout ça, les 3 ont ce thème plus ou moins exploités et cela de manière satyrique, avec une morale vraiment intelligente. La réalisation des épisodes sont très bien faites globalement et parfaitement régler pour en faire des moyens-métrages efficace (voir long métrage pour le second épisode).
Les héros face au pouvoir de la technologie
Le premier épisode , l'hymne national est clairement pas un épisode de s.f mais un monde bien réel dont l'action se passe en Angleterre. Le pitch est simple : Un premier ministre doit pour sauve la princesse...faire l'amour avec un cochon. Vous le sentez l'odeur du pitch ? L'épisode est vraiment bien rythmé avec une bonne mise en tension et exploite bien le thème du buzz médiatique et de la notoriété facile. On voit bien le ministre (joué par Rory Kinnear de la saga James Bond et qui jouait la créature de Frankeinstein dans Penny Dreadfull) essayer de trouver une solution pour la sauver malgré les précaution de sa conseillère( jouée par Lindsey Duncan qu'on a vu dans Docteur Who). il démontre avec intelligence l'influence néfaste du buzz avec une morale grinçante et cynique.
Le second épisode et mon préféré, 15 millions de mérite est une parabole à la Truman Show. On voit des personnages dont l'un est joué par la star de Get Out Daniel Kaluuya (qui a lui aussi joué dans un épisode de Docteur Who même si on le connaît pour la série Skins et Sicario) qui sont élevés dans un monde où il n'ont aucun accès au monde extérieur et condamné à pédaler dans des vélos d'appartement. Et leur seul échappatoire est de passer dans une émission de télé - réalité. Il s'agit de mon épisode préféré de la saison 1 et d'une critique très grinçante du phénomène de la télé-réalité et des télé - crochet, ou même de l'univers de la télévision en général.
Le troisième épisode : Retour sur image est aussi très intéressante car on est dans un monde proche du notre mais nous montre avec des personnages dépendants d'une nouvelle technologie à la mode, une puce permettant d'accéder aux souvenirs et permettant de les revivre. Un épisode plutôt malin qui confronte les personnages dans une affaire d'adultère supposé et de l’obsession du héro (joué par Tobby Kebbel qu'on a vu dans Kong : Skull Island, ou dans le rôle de Kobba dans la Planète des Singes , et oui il aussi le Docteur Fatalis des derniers 4 Fantastiques) à découvrir la vérité qui a détruit le couple qu'il formait. Critique très vénère des nouvelles technologies et de ce qu'ils nous poussent à faire dans l'obsession, mais avec un message assez ambiguë (fallait-il qu'il le découvre ou non ?). Un épisode pas aussi bien que le précédent mais quand même bien réalisé et interprété, bien que peu inventive au niveau de l'histoire et du dénouement
Très bonne série
Black Mirror est une série qui ne laisse pas indemne comme la plupart des bonnes séries d'anthologie. Une série avec des épisodes très bien écrites et prenantes et qui donnent envie de voir la suite. C'est même la série auquel cela ne me dérange pas qu'il n'existe pas de réel générique. Car on ne sait pas ce qu'on trouve de l'autre coté de l'écran.
Une saison 2 : La satire se perd
Après avoir été surpris par l'univers vraiment prenant et un peu angoissant de Black Mirror avec sa première saison, Charlie Brooker revient une deuxième saison de 3 épisodes plus 1 épisode spécial noël (que je critiquerai à part). Cependant, contrairement à la première saison où on pouvait décerner une certaines créativités, cette dernière est un peu en dessous
Plus satirique mais plus évidente
Déjà, l'aspect satirique est toujours présent mais est beaucoup moins subtile et évident. C'est le cas notamment de l'épisode 1 et encore pire de l'épisode 3
Le premier épisode , Bientôt de retour est un épisode d'une femme face à la perte de son compagnon qui devra faire son deuil mais qui succombera face à un programme sensé l'aider dire adieu à son mari et se trouvera prisonnière. Un épisode sympathique mais dont on sent qu'elle est prisonnière du souvenir de son conjoint. Mais l'épisode perd beaucoup de subtilité et la morale est très évidente. Il est pourtant bien interprété grâce aux acteurs Hayley "Agent Carter" Atwell et la valeur montante Domnhall Gleeson (alias, un cousin Weasley dans Harry Potter, le héro d'Ex Machina, le générale Hux de Star Wars 7 et le chef de Leo Di Caprio dans The Revenant)
Le second épisode est une fois de plus mon préféré, mais est une version satirique du phénomène de la télé-réalité (comme la saison précédente) mixé au film la Chasse avec Mads Mikkelsen (et dont il partage le titre en plus). Je ne dis pas plus sur le scénario à cause de son twist qui redéfinit tout. Mais ce qu'il faut savoir est qu'il y a une femme pris en chasse avec d'autres individus armés sans qu'elle ne sache quoique ce soit. On a de nouveau le coté dénonciateur de la télé-réalité mais vraiment poussé à l'extrême. Un épisode vraiment prenant et avec une bonne mise en tension interprété par Lenora Crichlow de la série Being Human et Tuppence Middleton connue pour son rôle de Riley de Sense 8 (et aussi Michael Smiley alias Franck du récent Free Fire)
Le troisième épisode est clairement le moins bon de la saison. Même s'il va avec la philosophie de Black Mirror, je trouve que c'est le plus impersonnel de la série. Il aurait très bien pu être dans n'importe qu'elle autre série que cela ne changerai rien. En effet , le show de Waldo qui dénonce un peu les dangers des programmes satiriques, fait comme si les programmes satiriques sont néfastes. Bien sûr, il dénonce les effets pervers comme le fait que n'importe qui peut se servir de ce genre de programme pour les détourner de leur but initial, mais de là à ce que cela se finit en pugilat et face à un public qui ont fait de Waldo leur égérie (et que le créateur n'a que peu de considération de base pour son personnage), c'est assez bizarre (même si c'est ce qui se passe avec les Guignols de l'Info qui sont devenus moins pertinents au fil des années). Bien sûr , on peut y voir une métaphore de l'homme dominé par sa créature, mais vu que l'épisode insiste beaucoup trop sur l'aspect politique, c'est assez déconcertant. Ce qui est dommage car les acteurs sont plutôt bon notamment Tobias Menzies alias Edmond Tullie de la série Game of Thrones, mais l'épisode m'a vraiment déçu sur tous les aspects.
Une saison 2 en demi-teinte
Bref, la saison 2 de Black Mirror est très en demi-teinte par rapport à la première plus maîtrisée. Elle relèvera le niveau avec l'épisode spécial noël qui est un vrai téléfilm plutôt bien mené. Pour l'heure je regarde la saison 3 qui est plus longue et produite par Netflix. Et au vu du premier épisode, c'est plutôt une bonne surprise !
mon avis sur l'épisode spéciale noël ici
Saison 3 : Désir et singularité
Voici une saison très différente des précédentes. En effet, suite à la saison 2, la série n'est plus reconduite par la chaîne Channel 4. C'est la plateforme Netflix qui a décidé de diffuser les anciennes saisons et de produire la saison 3. Une saison de 6 épisodes qui excèdent tous une heure et allant plus loin dans le concept, profitant du format et de la liberté de ton qu'on avait au début de la série. On a ainsi pour la plupart de bien meilleurs épisodes
Des épisodes qui tranchent et vont plus loin
Cette saison globalement perd un peu de sa satire et ne va pas toujours dans de la critique pure et dure. Du moins elle reste satirique pendant 5 épisodes mais l'un d'entre eux n'est pas vraiment dans ce cadre là, mais est bien moins pessimiste
Le premier épisode , Chute libre (ou Nosedive), est un épisode parle des mésaventure d'une jeune femme dans un monde régit par la coté de popularité. La critique est assez évidente, il s'agit de pousser à l'extrême le cas des applications qui classent les individus par cote de popularité et met en avant la superficialité de l'individu dans un monde où l'apparence est primordiale pour avoir ce que tout le monde désir. Très bien réalisé par le cinéaste Joe Wright (le réalisateur d*'Anna Karerine*, la version récente d'Orgueil et Préjugée et Hannah. Bon il a fait Pan, mais on lui pardonne cette erreur de parcours), l'héroïne est bien interprétée par Bryce Dallas Howard (Spider-Man 3, le Village, Jurassic World) face à une amie superficielle qu'incarne Alice Eve (vue dans Star Trek Into Darkness). Une histoire du type rise and fall très bien menée et assez malaisante (dans le bon sens du terme) qui nous fait détester l'héroïne en même temps de nous nous attacher à elle quand elle voit que tout se retourne contre - elle.
Le second épisode, Playtest, n'est pour une fois pas mon préféré, mais donne une réflexion intéressante sur les peurs qui terrifient chaque individu et la limite tenue entre le réel et l'imaginaire. Oui bien sûr ce n'est pas très original mais cela permet de développer le personnage de Cooper (Wyatt Russel). Certains verront les dérives de la réalité augmenté (en même temps, c'est le support utilisé), mais vu que l'épisode se concentre plus sur le personnage et ses peurs (notamment la fin), je pense que cette thématique est plus que secondaire. A noter que cet épisode est réalisé par Dan Traschenberg qui est un réalisateur certes débutant mais qui est connu pour le plutôt bon film dérivé 10 Cloverfield Lane.
Le troisième épisode est bien plus angoissant. Nommé Tais-toi et danse, c'est un épisode qui parle d'un jeune garçon obligé d'obéir à un maître chanteur et qui rencontre d'autres piégés de ce maître chanteur. Cet épisode prend comme base un piège tendu par un hacker face au héro Kenny (Alex Lawther ) qui est contraint de faire équipe avec Hector (le très cool Jérôme Flynn de Game of Thrones) et faire des actions insensé comme braqué une banque ou se battre contre un autre piégé. Critique très vénère du danger des trolls capables de dévoiler les secrets les plus inavouable et comment au final, les victimes restent les piégés eux même. Un épisode qui donne une bonne mise en tension réalisé par James Watking , le réalisateur d'Eden Lake et de la Dame en Noir avec Daniel Ratcliff.
Mais le meilleur à mes yeux reste San Junipero, le 4e épisode. Non seulement le ton est plus positif mais l'histoire est intéressante. Il s'agit cette fois d'une histoire d'amour entre 2 femmes, Kelly une extravertie et Yorki une plus timide. Dès le début, on sent que quelque chose est particulier dans la ville balnéaire de San Junipero, comme le fait qu'elles ne peuvent se voir que tous les samedis et le faite que d'année en année, aucun des individus ne vieillissent . On devine qu'elles sont dans un univers virtuel et où chacune en profite de manière différente : Kelly qui ne veut que s'amuser et Yorki qui essaye de se faire des connaissances en attendant son mariage. Le twist sans trop dévoilé est surprenant (la nature du fiancé de Yorki, les démons de Kelly, la vraie nature de San Junipero). Un épisode très beau avec des actrices incroyables, Gugu Mbatha-Raw vue récemment dans Miss Sloane et MacKenzy Davis vue récemment dans la bonne surprise qu'a été Blade Runner 2049 . Elles ont une bonne alchimie et les effets spéciaux sont de bonnes tenues. Au delà du faite que ce film pose des questions sur la vie après la mort et du et si ? on avait voulait vivre une autre vie et qu'on avait l'opportunité, le choisirait-on ? Cet épisode est une très belle romance.
En revanche, l'épisode 5 est Tuer sans état d'âme ou Men Against Fire est littéralement une version light de Voyage au Bout de l'Enfer. En plus cet épisode met en avant le faite que la série réutilise certaines technologies déjà utilisées dans les saisons précédentes, dans un contexte différent. La technologie mise en avant est la même que dans l'épisode 3 de la saison 1 et l'épisode spéciale noël White Christmas. Par delà de ça elle traite de soldat manipulé par une technologie qui permet de voir leurs ennemis comme des monstres alors qu'ils combattent de vrais humains, bien qu'ennemi. Une technologie afin d'éviter le stress post-traumatique mais qui ne va pas au bout de ses idées et c'est dommage. Les acteurs sont plutôt bon comme le débutant Malachi Kirby qui porte bien son personnage ainsi que le second rôle Michael Kelly.
Le dernier épisode Haine virtuelle (Hated in the Nation) est une critique sévère du phénomène courant sur le net : les Haters. En effet, l'épisode est une enquête menée par une inspectrice et une spécialiste d'internet contre un cyber-terroriste qui tue les victimes de message de haine sur le net, en détournant de leur but des abeilles mécaniques. Un épisode pessimiste comme la plupart des épisodes de Black Mirror . L'équipe suit un meurtrier qui a toujours un temps d'avance sur eux et dont ils sont impuissants. Cet épisode renvoie presque au ton et au style de l'épisode pilote dans la forme. Les acteurs sont vraiment excellents avec Kelly McDonald de No Country for Oldmen et Trainspotting, Faye Marsay alias la rivale d'Arya Stark dans la saison 6 de Game of Throne, Benedict Wong qu'on a vu dans Doctor Strange et Joe Amstrong du film Horns (non, il n'a pas joué dans Twilight non...)
Saison Netflix Qualited
Bref, la saison 3 de Black Mirror relève le niveau après une saison 2 décevante. Les meilleurs épisodes sont l'épisode primée San Junipero que je conseille , l'épisode première Chute Libre et Tais Toi et Danse. Les autres sont certes moins bons mais intéressants, sauf Tuer sans Etat d'Âme qui bien que pas mal est le moins bon de la saison. La saison 4 débutant ce noël. Hâte de voir ce qu'il nous proposera
Saison 4 : L'optimisme contre-attaque ?
On est reparti pour Black Mirror ! Après 2 saisons sur Channel 4 plus un téléfilm puis une saison sur Netflix, l'équivalent technologique de la Quatrième Dimension. Une saison 4 vraiment attendue après le succès de la saison 3 et de l'épisode San Junipero.
Des épisodes qui commencent à être limités
C'est le sentiment que j'ai eu tout le long. Si les épisodes continuent globalement à rester pertinents, les limites qu'a eu la série depuis l'épisode spécial noël se font ressentir. Il y a beaucoup trop de gimmicks et de concepts recyclés de bien d'autres épisodes. Cependant, même s'ils sont réutilisés, chaque épisode possède plus ou moins la même pertinence que ceux des autres saisons.
Le premier épisode, USS Callister est une pastiche de Star Trek. Il s'agit d'un bon détournement de l'univers de Star Trek au niveau de l'esprit satirique de la série (et bienvenu dans la mesure où Netflix produit la récente série Star Trek Discovery). D'ailleurs, la saison parle principalement d'une nouvelle employée d'une société productrice de jeu vidéo en ligne, Infinity, dont un double virtuel est piégée malgré elle d'une version locale du jeu à la merci de son supérieur directe, le créateur sadique qui s'en sert pour martyriser les doubles de ses employés. Au départ, il s'agit tout à fait claire des gamers hardcore qui deviennent très obsédés des jeux en ligne plutôt que les jeux en eux même. Il est réalisé par Toby Hayes qui a beaucoup œuvré pour Doctor Who, Being Human, la récente version des 3 Mousquetaires et Sherlock. Il me en scène Jesse Plemons qu'on a vu dans Black Mass et le Pont des Espions ainsi que la "Mère" de la série How I Met Your Mother Cristin Milioti. La série multiplie les références à la série et à l'esthétique kitsh du premier Star Trek à travers un jeu inédit à la merci d'un geek qui n'a retenu que la forme plutôt que le fond et se révèle psychopathe. Cependant, l'épisode aussi recycle la technologie de San Junipero de la saison 3 et du concept de double miniature de l'épisode White Christmas. Pour les fans de l'univers de Star Trek seront ravis de cette version détournée (un peu comme l'épisode 300 de Stargate SG-1) et un joli caméo de Kirsten Dunst. Détail amusant, cette série fait référence à Star Wars avec l'insigne de Space Fleet qui est le même que le symbole de la rébellion de Star Wars et que l'actrice Michaela Coel fait aussi un caméo dans Star Wars 8 !
Le deuxième épisode, Arkangel est l'épisode qui n'a pas fait l'unanimité; du moins c'est l'impression que j'ai eu quand j'ai vu les commentaires. Pour beaucoup, il s'agit même de l'épisode le moins bon de la saison. Mais bon, il y a plusieurs raisons à cela dont le principal est qu'il s'agit du moins science-fictionnesque de la saison (un peu comme l'épisode pilote de la série tout entière). Pour moi il s'agit du meilleur de la saison de part sa réalisation et du message qu'il renvoie. En effet, non seulement il est réalisé par Jodie Foster qui est une de mes actrices préférées (même si je n'ai pas vu son récent Money Monster), mais aussi parce que c'est l'épisode qui maîtrise le mieux l'aspect satirique de la série. Il s'agit de l'histoire d'une mère célibataire qui s'inquiète depuis sa naissance pour sa fille et qui utilise une technologie expérimentale qui sera controversée afin de voir ce que sa fille voit et ainsi influencer ses décisions. Cette épisode est géniale car il est celui qui nous fait le plus questionner : d'un coté on peut prendre parti avec raison pour Marie, la mère qui s'inquiète pour sa fille afin qu'elle reste dans le droit chemin, mais de l'autre on voit les conséquences plus que pervers à cause d'une part le contrôle parentale et le faite que la fille n'a jamais fait l'expérience de mauvaises choses. L'épisode se veut plus dénonciatrice du fait que la technologie a progressivement remplacé le contact humain entre son parent et son enfant (on ne les voit jamais discuter de choses sérieuses une fois adulte) et a poussé Marie à manipuler sa propre fille et on sent que Sarah a toujours grandi dans la fascination du sang, de la drogue et de la rébellion (d'où les superbes plans qu'on voit dans sa chambre). Les acteurs sont plutôt bons dans l'ensemble notamment Brenna Harding, malgré son peu de temps d'exploitation et Rosemarie DeWitt qu'on a vu récemment dans La La Land qui joue très bien la mère surprotectrice
Le troisième épisode, Crocodile est l'épisode que j'ai trouvé moins bien mené que les 2 précédentes. C'est quand même bien réalisé par John Hillcoat (à qui l'on doit le récent Triple 9 mais aussi le film devenu culte la Route) avec une bonne mise en scène. Sauf que là, on perd totalement l'aspect satirique de la série pour en faire un épisode d'enquête du style Rise and Fall (où plutôt fall). En effet, on parler d'une architecte Mia Nolan qui pour sauvegarder sa famille et sa carrière s'est vue obliger de commettre des meurtres. La technologie n'est présente que via le personnage de Shazia qui est une simple enquêtrice d'assurance qui se retrouve juste à interroger la "mauvaise personne" en la personne de Mia pour une enquête qui n'avait rien à voir. Bien sûr il y a la thématique du poids du passé et de la responsabilité qui jalonne tout l'épisode (en plus d'une symbolique religieuse comme Rob qui est devenu un chrétien pratiquant ou Shazia qui est de confession musulmane), mais cette thématique aurait très bien pu se faire sans l'étiquette Black Mirror (un peu comme le Show de Waldo qui est devenu une satire de l'accession au pouvoir de Donald Trump). Cela dit, le titre du film possède quand même une bonne analogie avec le personnage principal. Donc malgré, un épisode pas mauvais et de bons acteurs (Andrea Risborough qui avait joué dans Oblivion, Birdman et récemment Battle of The Sexes, est à la fois flippante et attachante), je trouve l'épisode bien moins intéressante.
Le quatrième épisode, Hang the DJ est l'épisode que beaucoup considèrent comme le San Junipero de la saison 4. Ah bien des égards, je pense que si les 2 épisodes sont comparés, c'est juste parce qu'il s'agit de 2 histoires d'amours : le premier étant un histoire d'amour entre 2 femmes et celui là entre un homme et une femme. Mais même si les 2 histoire sont touchantes, Hang the DJ n'est pas aussi prenant que San Junipero. Cela dit, Hang the DJ possède une base plutôt cool. Franck et Amy vivent dans une société où ils doivent être en couple pendant un temps limité donné par un coach personnel. Cependant, ils ne veulent plus suivre leur directive peut importe les conséquences, vu que leurs précédentes rencontres se sont très mal passés. Il s'agit d'une satire assez intelligente des sites de rencontres et autre agences matrimoniales. Ici, Franck et Amy décident de ne pas suivre le directive mais le doute s'installe dans le cœur de Franck qui voit devant lui le temps qui leur reste afin qu'ils soient ensemble s'amoindrir. Cela critique aussi l'aspect "supermarché" des sites de rencontre et les différents types de couples (entre ceux qui sont exigeants, ceux qui ne font que pour le sexes ou encore ceux qui ont des regrets). L'épisode est sympa...si ce n'est que la révélation finale m'a un peu déçu, mise à part la logique qui est au final bien mené. La réalisation de Tim Van Patten est sympathique et les acteurs sont dans le ton notamment Georgina Campbell qu'on a récemment vu dans la saison 3 de Broadchurch et Joe Cole qu'on a vu dans un tas de séries et Green Room
Le cinquième épisode, Metalhead est l'épisode que je trouve le moins bon de la série et cela malgré le parti pris d'en faire un épisode en noir et blanc de David Slade. Il parle d'un groupe de 3 personnes qui braquent un hangar afin de rapporter quelque chose pour un proche de Bella, mais ils activent un chien de garde. L'épisode un survival horror tout ce qu'il y a de classique avec Bella (Maxine Peak qui jouait le rôle de l'infirmière de Stephen Hawking dans la Merveilleuse Histoire du Tempss) en tant que victime dus chien. Un épisode sympathique lorgnant sur Terminator dont je n'ai absolument pas compris la finalité.
Le sixième épisode, Black Museum est une nouvelle version de White Christmas. Ici on a le shérif de Penny Dreadfull Douglas Hodge qui joue ici le conservateur de musée, un ancien chercheur de l'institut de soin San Junipero (oui, le même institut de l'épisode culte) et reçoit la visite d'une touriste avec laquelle il raconte 3 histoires. Un épisode auquel on retrouve le style et la satire bien plus que les précédents épisodes. La première histoire est celui d'un médecin auquel on a greffé une puce expérimentale qui lui permet de ressentir le sensation d'autrui et donc de permettre de bien diagnostiquer leur mots (tiens, cela me rappelle Sense 8 ça) mais qui a développé une dépendance à la douleur malgré tout. Le 2e est une histoire d'un époux dont sa femme est plongée dans le comas et qui malgré tout on lui transfert la conscience de cette dernière dans son cerveau. et la 3e histoire est celui d'un condamné à mort qui devient malgré lui l'attraction principale du musée. Un épisode surprenant qui se veut pessimiste au court des 3 histoires, mais optimiste dans sa globalité. Bien sûr on attend le retournement de situation étant donné que la fille Nish (Letitia Wright) éprouvait de la sympathie pour les victimes contrairement à l'ex docteur Rolo Hayes qui n'en avait aucun. Dans l'idée on retrouve le cynisme autour du personnage du docteur qui faisait penser à Matt Trent de l'épisode White Christmas. Cela dit, c'est l'épisode qui possède le plus de fanservice assumé. Les clins d'oeils aux anciens épisodes sont nombreux (la sucette de l'épisode USS MC Callister, la commande de l'épisode Arkangel) et le faite que dans la 2e histoire, Butcher Billy a fait une B.D inspirée de l'épisode 15 millions de mérite (meilleur épisode de la saison 1 selon moi). Cependant, cet épisode a un parfum d'épisode final de série que de saison, tant les références sont nombreux (même le titre Black Museum est un écho au titre de la série Black Mirror. De même, la réalisation de Colm McCarty qui nous a offert en 2017 le très bon film indépendant The Last Girl : Celle qui a tous les dons est génial. Les acteurs sont tous très bons notamment Daniel Lapeine de la série Versailles (et de Zero Dark Thirty), Aldis Hodge du N.W.A et de Jack Reacher 2, mais qu'on a aussi vu dans les Figures de l'Ombre et Alexandra Roach qui a joué une des naines sympathique du Chasseur et la Reine des Glaces. Bref, un épisode final génial que je vous recommande.
Une série qui s’essouffle ?
Clairement, la saison n'a rien à envier à la saison précédente (contrairement à la saison 2 qui est pour moi la plus faible de la série). Cependant, elle est hélas aussi inégale que la précédente en terme de qualité allant de l'excellent au sympathique. On voit aussi une réutilisation des gimmicks scénaristiques issus des saisons précédentes et l'épisode final synthétise à la fois la force et la faiblesse de la saison. Il est clair que la série de Charlie Brooker s'essouffle en terme d'histoire et de pertinence et a été trop influencée par le succès de San Junipero. En effet les épisodes sont globalement bien moins pessimistes et beaucoup plus optimiste. Le cynisme qu'on nous avait habitué n'est plus aussi présent et perceptible. Ce qui était bien dans la saison 3 était que San Junipero était une anomalie dans la saison 3. Là c'est presque devenue la norme. Ce n'est pas foncièrement mauvais mais cela fait que la saison 4 commence à perdre de sa pertinence. Cela dit, étant donné qu'une saison 5 est prévue, ce serait bien qu'elle trouve un certain équilibre comme elle était dans la saison 1. Mais hâte de voir comment elle évolera (surtout que maintenant Disney possède la série, difficile de savoir comment cela va se traduire).