The Blacklist a trainé anormalement longtemps dans la liste des mes envies, alors que j'étais plutôt enthousiaste à l'idée de la regarder mais il faut dire que j'avais d'abord du retard à rattraper. Toujours est-il que j'ai commencé cette série avec un bon apriori, ce qui explique peut-être ma légère déception.
Si le concept ne brille pas par son originalité - qui n'est pas sans rappeler Hannibal Lecter -, il dénote des séries policières auxquelles nous avons été habitué ces dernières années. Adieu le SWAT, exit la police scientifique, au revoir le profilage. Cette série réunit tout ce que le public aime: une grosse louche de police (FBI qui plus est), une demi-louche de réseau criminel, une cuiller à soupe de famille, une cuiller à café de mystères et un zeste d'action. Bref, Bokenkamp mange à tous les râteliers, mais qui trop embrasse mal étreint.
Le réel intérêt réside dans la traque des criminels que Reddington se propose de dénoncer. Ceux-ci sont bien tous aussi dangereux les uns que les autres, chacun ayant sa spécialité et son modus operandi. Seulement, on se retrouve ici dans une intrigue éphémère.
Au contraire, les intrigues proposées sur le long terme sont plates, si pas prévisibles. Le mystère qui plane sur l'identité de Tom Keen n'est que translucide: on ne sait pas qui il est ni pour qui il travaille (bien qu'au dernier épisode...) mais on n'a presqu'aucun doute sur son imposture. L'autre énigme qui s'étend sur toute la saison concerne la mystérieuse identité du père d'Elizabeth Keen, il ne fait aucun doute que celui-ci est son père et que cette dernière est soit passablement aveugle ou alors complètement bornée. (Cela dit, j'ai l'impression qu'on nous réserve un twist à ce niveau-là, pas vous?)
Toujours est-il que ces deux intrigues ne sont pas suffisantes à elles seules et qu'elles auraient dues être annoncées de manière plus différées, celles-ci se superposant de trop et durant trop longtemps au vu des informations qui nous sont fournies au cours de la première saison.
Du point de vue de la première saison, justement, elle aurait pu être coupée à son apogée, c'est-à-dire vers le douzième ou treizième épisode. Au lieu de quoi la série se prolonge jusqu'au 22 épisodes et, pour ne pas dire qu'elle s'essouffle, perd de sa vigueur. Le seul élément qui lui permet réellement de garder de son intérêt est, selon moi, la présence de James Spader qui a su bien s'approprier le rôle au point de faire naître une gamme d'émotions variées chez le spectateurs contrairement à Megan Boon qui est bien loin d'arriver ne fusse qu'à la cheville de Spader, à la rigueur à son hallux valgus, Reddington pouvant être désopilant, désagréable, mélancolique ou terrifiant, c'est selon.
En conclusion, The Blacklist est une "bonne" série, qui pourrait devenir meilleure encore si la saison 2 est à la hauteur. L'avenir nous le dira.