"When is this gonna end Danny ?"

Le trailer de Bloodline indiquait rapidement la couleur : un drame familial accompagné de secrets et de tensions palpables. Le fil conducteur de la série ne fait donc aucun doute : "nous ne sommes pas de mauvaises personnes mais nous avons fait quelque chose de mal".
Dès les trois premiers épisodes, fort plaisants, le choix de narration est autant intriguant que judicieux. On navigue entre flashbacks, visions du passé dans le cours de la narration, voix off de John avec du recul...assez intriguant au départ mais finalement n'est-ce pas là le choix le plus adapté ? Car il faut bien préciser que le développement de l'histoire est long...parfois un peu trop, le côté "quotidien d'une famille américaine" donne lieu à quelques scènes dispensables ou qu'on pourrait en tout cas raccourcir. Je me suis même demandé si je n'allais pas être déçu.

Mais le doute n'a pas tenu bien longtemps. Chaque épisode apporte des précisions ciblées sur les personnages et l'intrigues, une ribambelle de détails intelligemment disséminés au sein du déroulement. On évite les dialogues "révélations choc" mille fois vus et attendus, en tout la plupart du temps. Les visions des personnages ainsi que leurs conversations révèlent chacun des parcelles sur leur caractère, leur passé, leurs secrets, leurs vices, leurs querelles (les anciennes comme les actuelles).

Alors certes, le suspens se fait attendre, mais les derniers épisodes sont haletants et menés d'une main de maître. C'est finalement la lente transition entre une famille de prime abord à peu près ordinaire bien que tourmentée, à une famille fragile et au bord de l'explosion, que réside le principal intérêt de Bloodline. Comment l'arrivée de l'étrange et incorrigible Danny Rayburn peut-il autant bouleverser et révéler tant d'éléments nocifs au sein de cette famille ? Bloodline répond parfaitement au sujet, à l'aide de personnages formant un véritable réseau liant (directement ou indirectement) tous les personnages, d'une manière ou d'une autre, tôt ou tard. Le tandem John-Danny est particulièrement symbolique des enjeux présents chez les Rayburn.

Difficile d'imaginer une suite pour la saison 2, mais nul doute que les questions posées par la saison 1 trouveront leurs réponses. Affaire à suive donc. Personnellement Bloodline m'a parfois fait penser à Broadchurch (l'enfer entre les personnages au sein d'un paysage paradisiaque, les vices et secrets de chacun, la réussite de l'univers (à noter une OST qui participe à la réussite de l'ambiance de la série), les colères entre famille etc, l'enquête policière de John...) voire même à Homeland (ok je pars peut être loin), pour certains passages (notamment concernant la défense de l'indéfendable, le suspens et l'aspect policier de la fin de saison).

On en redemande !