Bloody Monday
7
Bloody Monday

Drama TBS (2008)

Autant le révéler d'emblée : Bloody Monday repompe sans vergogne la série américaine 24. L'action prend place à Tôkyô, où une troupe de saltimbanques légèrement névrosés menace de répandre un virus mortel. Ces joyeux drilles vont rapidement se trouver confrontés à Third-i, une CTU locale chargée de veiller à la sûreté intérieure de l'Empire du sushi.
Dans les entrailles de ce bureau d'élite, on trouve la même déco et les mêmes sonneries de téléphone qu'à Los Angeles. Le personnel, en revanche, est beaucoup moins compétent, puisqu'il passe son temps à commettre bourdes et maladresses compromettant la sécurité d'État. On filme caméra à l'épaule, les visages entre deux volumes flous au premier plan, zooms intermittents... histoire de te rappeler que t'as affaire à un pillage en règle, au cas où t'oublies.

La galerie des terroristes s'apparente à un casting de mauvais shônen, et à leur tête se trouve le personnage de J, campé par Hiroki Narimiya (déjà croisé dans Gokusen, entre autres), se livrant ici à un cabotinage surréaliste qui ferait passer Jack Nicholson pour un ambassadeur du flegme. C'est ce qui distingue de suite la copie de son original : les comédiens ne sont pas des professionnels de la profession, ils en font des tonnes et se la jouent même dans les situations les plus alarmantes. Pour faire court : ils sont navrants. Même si Surnow et Cochran ne renieraient pas quelques ganaches vraiment charismatiques (je pense au Grand Prêtre de la saison 1, ou à Kano).

Enfin le vrai truc constitutif de la série, c'est quand même le premier rôle, tenu par un lycéen - hacker de génie à ses heures - qui n'a rien demandé à personne mais dont on va solliciter les talents. Les phases de piratage ont la bonne idée de nous apparaître sous une forme allégorique (le faucon, que le jeune prodige s'est approprié comme un emblème, franchit alors toutes les barrières du réseau informatique). Hélas, cette mise en scène, composée de CG en plastoc mou, n'existe que pour elle même, ne sert aucun suspense sur la longueur et ne soulève plus aucun intérêt dès sa deuxième intervention. Le petit "+ produit" de cette série policière au rabais, c'est la rigueur avec laquelle elle s'applique à délivrer toujours plus d'intensité dramatique... qui fait irrémédiablement "plouf". En revanche, le contraste entre ces bonnes intentions et le résultat à l'écran, lui, fait "Splash !!". On atteint des sommets de kitsch à la japoniaise. C'est un délice. C'est un désastre.
DrunkenBastard
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le 6 juil. 2013

Modifiée

le 15 déc. 2010

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DrunkenBastard

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