Sans limites, Orelsan et son pote Gringe, les Casseurs flowteurs, image d’épinal de la bande de potes d’enfance inséparables, ceux dont on parle dans les chansons (d’Orelsan), ceux à qui tout réussit, se retrouvent à la télé. Et pas sur n’importe quelle télé. Ils se retrouvent sur Canal plus, la chaîne qui ose, qui avait une âme même si elle est en train de la perdre.
Pour Les bloqués, le deal est simple : deux potes, un seul cerveau, un canapé crevé mais attachant, deux losers fainéants et un tas d’histoires à raconter. Des histoires écrites évidemment par les deux loustics mais aussi notamment par Kyan Khojandi et Bruno Muschio, les mecs de Bref. Un peu de talent, mais aussi un peu de fainéantise pour des sketchs sur le quotidien d’une paire de trentenaires qui, à l’image de Mélanie Laurent dans Dikkenek, a compris que, le but dans la vie, c’est de rien foutre.
Comme dans leurs morceaux de rap, Orelsan et Gringe truffent leurs réparties de référence à la culture avec laquelle ils sont grandi : jeux vidéo, mangas, etc. On s’y retrouve et on s’y sent bien parce que c’est fait à la fois avec simplicité et candeur. Ils n’en font pas des caisses pour placer lesdites références, elles viennent naturellement ou elles ne viennent pas. Ce n’est pas forcé (comme ce qu’on trouve dans le jeu vidéo Life is strange par exemple).
Et à l’image de Bref, les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures. Une minute trente par épisode, c’est suffisant pour traiter un thème.
L’humour se mêle à des messages plus subtiles (Les féministes) quand les deux comparses ne se prêtent pas à un exercice de style (Johnny Depp, Trois petits chats).
Si certains épisodes sont hilarants, d’autres au contraire respirent le foutage de gueule (L’histoire sans fin et consorts) et le manque de respect du spectateur.
Du coup, lorsque c’est drôle, et ça l’est souvent, c’est trop court (Les contraires). Et lorsque c’est chiant, une minute, c’est déjà trop long.
Après une cinquantaine d’épisodes, il faut commencer à se demander : à partir de quand, même quand c’est bon, ça devient trop long ? Espérons que les auteurs et la production trouvent la réponse à cette question avant que ça devienne… chiant.