Blue Period narre les aventures de Yatora Yaguchi, qui se découvre une passion pour la peinture au lycée et cherche à intégrer l’une des plus prestigieuse (et également la moins chère) université d’arts du Japon. En tant qu’ancienne élève en arts appliqués qui a également suivi cette voie « tardivement », j’ai apprécié comment la série arrive à matérialiser les découvertes, les doutes et les impressions du personnage. Elle réussit également selon moi à retranscrire les différents matériaux utilisés ; le niveau artistique de l’animation est ici au rendez-vous. Si l’histoire n’évite pas certains écueils, avec des découvertes au goutte à goutte toujours mise en scène comme des révélations ou des épiphanies, Blue Period déploie un haut niveau d’authenticité. Ces personnages sont imparfaits, tangibles, vraisemblables.
On ressent par ailleurs bien que cela est tiré d’un seinen, où l’histoire avance à bon rythmes, évite les répétitions où les arcs plus « obligés » des shojo et shonen. Le format est plus libre, et s’adapte très bien à une histoire assez mature. C'est peut-être justement par que la série fait écho à mon propre vécu, car si beaux-arts et arts appliqués sont différents par bien des aspects, les cheminements intellectuel et artistique évoluent en parallèle.
La série m’a donné envie de lire le manga, que j’ai dévoré. J’espère qu’elle bénéficiera enfin d’une nouvelle saison pour suivre la progression aussi bien artistique que personnelle de Yatora.