Le cuir chevelu n'est pas une enveloppe étanche. A force de se tartiner la tête d'alcool peroxydé pour donner à sa chevelure cette singulière teinte pêche, D Trump a fini par se léser le cerveau. De même, les produits pour permanente, les fers à friser et les casques séchoir ne sont pas sans effet sur l'encéphale, comme en témoigne E Macron. Les téguments pileux, lorsqu'ils sont en excès, peuvent irriter les organes sous-cutanés. Par exemple, une pilosité abondante au niveau des sourcils peut nuire au cortex préfrontal situé à l'aplomb, comme dans le cas de F Fillon.
Nul besoin d'imaginer des fourmis extra-terrestres mangeuses de cerveaux pour expliquer le comportement aberrant de certains leaders politiques (et de ceux qui votent pour eux).
Pourtant, cette série est salutaire pour nous permettre de mettre le doigt sur les attitudes complètement irrationnelles de ceux qui nous gouvernent (et de nous qui les invitons à le faire). Et comme elle le fait avec une jubilation certaine et contagieuse, le triste "tous pourris" devient un réjouissant "tous infestés".
Pendant ses 5 ou 6 premiers épisodes, la série délire sagement, distillant les artefacts de sa mythologie (la chanson des Cars, les fleurs de cerisier, les têtes explosives, les coups fourrés et feutrés du Sénat américain, les électeurs débiles, les images télévisées réelles de la dernière campagne présidentielle aux USA, les smoothies chou/céleri, les "previously" chantonnés...) et au 7ème épisode, tout cela explose dans un apex hilarant. Pourvu que la suite soit à la hauteur...
... Et ça l'est plutôt. Le délire s'estompe un peu pour faire place à la trame scénaristique qui se concentre plus sur la lutte insecticide (c'est d'ailleurs dommage, car pour des envahisseurs extra-terrestres, ceux-là sont plutôt discrets, relativement peu destructeurs -quelques cerveaux qui explosent par-ci par-là, mais comme le dit le chanteur-narrateur, le cerveau n'est pas un organe très important de nos jours-, clairement écologistes et d'assez bon goût). Mais les clins d’œil humoristiques restent fréquents (l'enquête de Laurel avec... Hardy !) et l'ambiance générale conserve son côté joyeusement loufoque.
Un mot pour finir sur les acteurs qui sont vraiment très bons je trouve. Tony Shalhoub est irrésistible, Danny Pino, connu pour ses rôles de policier bellâtre latino, s'en sort plutôt très bien dans un rôle pas si simple, Johnny Ray Gill est une belle découverte et Mary Elisabeth Winstead tient bien le lead.