Breaking Bad par Gaylord G

Walter est un chimiste de renommé. Marié, père attentionné d’un enfant légèrement attardé, il enseigne la chimie à des lycéens. Il mène donc une vie bien rangée, tranquillement ancrée dans son train-train quotidien. Jusqu’au jour où on lui déclare un cancer incurable des poumons; deux ans à vivre tous au plus. Le déclic se fait alors et Walter décide de profiter des derniers moments qui lui sont offerts, ils veux trouver un moyen de se faire de l’argent rapidement afin de mettre sa famille à l’abri lorsqu’il décédera. A la suite d’un enchaînement de circonstances (rudement bien écrites au passage), il va alors s’inventer préparateur de méta-amphétamine aux cotés du Captain’ Cook, un jeune dealer de quartier.

Démarre alors une complexe histoire faite de drogues, de deals, de préparations, de dégustations mais aussi de relations familiales, de mensonges, de trahisons et d’amours. Chaque épisode a une ambiance propre, avançant sans jamais savoir de quoi pourrait être fait la suite de la série, le spectateur s’attache alors à chaque éléments et observe cet homme, pourtant si commun, s’enfoncer dans les travers du trafic de drogue.

Sans s’alourdir d’une morale niaise, si commune, Breaking Bad parle de son sujet avec intelligence, sans jamais en faire l’apologie ou la critique, démystifiant un instant la drogue, jouant avec elle pour lui infliger, quelque minutes plus tard une critique acerbe et intelligente. Parfois profonde, parfois sincère, parfois émouvante ou trépidante, cette série viens donc occuper une place jusque là inoccupée.

En proposant une large dimension sociale à son récit le réalisateur transforme alors une série centrée, à première vue, sur le trafic de drogue, en une véritable réflexion sur le couple, l’amour qui le lie et les tensions qui le menace, sur la vie, la mort, la maladie et son traitement, la drogue, ses dérives, ses qualités et ses risques, sur la famille, la vieillesse, l’amour et la passion. Sans jamais tomber dans la romance, le drame ou l’excès de violence, Breaking Bad trouve le juste équilibre et parvient donc à traduire, sans concession, les multiples aspect de la vie de ce chimiste.

Trépidante, pleine de saveurs et d’ambiances distinctes, Breaking Bad nous surprend donc sans cesse. Portée par un jeu d’acteurs dépassant de loin de nombreux long métrage, par une réalisation soignée et une bande-son atypique, cette série se démarque alors de la masse qui l’entoure. Impossible alors de passer à coté, que l’on soit passionné de série ou non.