6 épisodes de 40 minutes : pas si bref que ça !

Pari ambitieux et plutôt réussi que cette saison 2, qui vient de voir le jour 13 ans après la fin de la première série. Le format est bien différent : fi des petits épisodes de 3 minutes, nous avons là une saison 2 au format plus classique d'épisodes de 30 à 40 minutes.

La saison 1 explorait de manière humoristique les petits rien du quotidien d'un personnage principal, "Je", jamais nommé. Ce personnage d'apparence insignifiante (chômeur, dégarni, célibataire), vivait une suite de petits rien du quotidien (j'ai eu un date, j'ai trouvé un taf...) qui était mis en scène de manière particulièrement drôle. Ce qui faisait la recette réussie de Bref, c'était la combinaison de son humour assez inventif et de son montage utra-découpé et ultra-rythmé ("je l'ai regardé, il m'a regardé, bref on s'est regardés"). La série fourmillait de bonnes idées, beaucoup d'épisodes étaient excellents. La série portait haut l'esprit "Canal +" : irrévérencieux, imaginatif, jeune. Elle a aussi permis de révéler un paquet d'acteurs auparavant inconnus, car l'univers de "Je" était riche de copains aussi névrosés que farfelus.

La Saison 2 est dans la continuité chronologique de la Saison 1, avec "Je" qui galère toujours autant avec son travail et avec les filles. Le ton est assez différent, car les épisodes sont plus sérieux et plus longs. Heureusement, de multiples petites séquences délirantes reprennent les codes de la Saison 1 (les montages rapides, les séquences imaginaires, etc...) et permettent à ces longs épisodes plutôt tristes de respirer. Certaines séquences sont exceptionnelles, notamment celle vers la fin où "Je" emmène son frère dans sa mémoire, ou celle de "l'école des oncles". C'est du pur génie. Beaucoup de passages avec des seconds rôles sont franchement bons, notamment Alexandre Astier en psychologue alcoolique et Jean-Paul Rouve en voisin raté.

Le principal reproche de cette saison 2 est son côté peut-être trop long. La série multiplie les rebondissements, on sent que parfois c'est fait de manière un peu forcée pour rajouter une nouvelle péripétie un peu oubliable (l'histoire du clebs qu'est mort après avoir mangé du chocolat). La série tient à refermer toutes les portes qu'elle ouvre, et certains prennent peut-être un peu trop de place (la maladie du père, un peu longuette), mais enfin bon, ça passe. La série reste accrocheuse, les épisodes se regardent à la chaîne. Et la fin boucle la boucle. Et qui sait, peut-être une Saison 3 verra le jour ?

Bref, une très bonne Saison 2, au ton plus sérieux, mais avec d'excellents passages.