Kyan Khojandi propose un format long (30 minutes par épisode) pour la suite de la série Bref, dix ans plus tard, un peu comme ce qu'avait entrepris Alexandre Astier avec Kaamelot. Mais Bref 2. n'arrive pas à tenir son format bref à une durée plus longue, devant inventer des parenthèses qui, au lieu d'ajouter de l'épaisseur au récit, lui enlève plutôt du rythme et de l'intérêt. D'un coup, l'histoire ne parle plus à tout le monde (si tant est que la première saison s'adresse déjà à tout le monde). Si quelques séquences, notamment sur les amis attablés, dégagent de puissantes émotions, ou de furieux fous rires, comme l'académie des oncles, l'ensemble ne se transcende jamais, ceci étant sans doute dû au faux rythme des péripéties principales (rupture amoureuse, chômage, deuil du père et déconstruction du Je), et aux caméos trop brefs pour construire quoi que ce soit. En gros, c'est soit trop long, soit trop court, à quelques exceptions près, et on ne pourra que regretter que la déconstruction masculine arrive si tard et soit résolue si vite. Mieux que Super mâles, mais ça ne sort jamais des sentiers battus et des clichés attendus.
Il y avait donc anguille sous roche à voir la suite de la série Canal, faite ave l'équipe Canal (au complet et au rendez-vous, Laura Felpin au top), mais sans Canal... (c'est un peu comme cet épisode de Hot ones avec Xavier Niel, merde alors, ça sort d'où ça, Kyan).