Si on peut sans doute trouver à Broken Blade des qualités indéniables, dans l'animation, qui est relativement correcte malgré des défauts récurrents (je songe notamment aux combats, qui sont plutôt bons mais dont certaines mises en scènes sont éculées - comme par exemple, l'envolée de morceaux de quartz à la destruction de l'armure, qui est très belle les premières fois, mais finit par devenir un processus éculé et lourdingue, ou les angles de tir, qui permettent de voir des fragments d'armure s'envoler, mais qui nous tompent sur la nature des dégats, leur emplacement), ainsi que dans le spitch originel - le monde régit par le quartz, bien que cela me semble à la limite du possible, et presque caricatural, pourquoi pas - il n'en reste pas moins que beaucoup de détails me paraissent bien en-dessous, notamment dans la réalisation des personnages mais aussi dans le déroulement de l'histoire.
La plupart des personnages centraux, en plus d'être totalement desservis par un manque de focalisation de l'intrigue, sont totalement stéréotypés et plats, ce qui tend à valoriser les personnages secondaires. Ligatt, tout d'abord. Traits relativement communs à un personnage de manga. Le bouc-émissaire type, celui qui est l'exception, mais qui parvient tout de même à se pointer à une école militaire et à se faire, un peu comme par magie, des potes parmi lesquels deux héritiers de royaume jeunes et cons, principalement parce qu'il est faible et que l'un deux vient à sa rescousse (Ichigo ? C'est toi ?). Puis il devient fort, par un miracle qui n'est même pas rationnel et cohérent. Par la suite, il ne manquera pas de manifester d'une psychologie assez peu intéressante - égoîsme, nanana, sauver la fille que j'aime même si je n'ose pas le penser et que je suis timide face à elle, nanana. Le tout tellement éclipsé que ses sentiments sont compréhensibles par les expressions de son visage et des flash-back absolument pas subtils. Ses réactions ne sont en réalité compréhensibles que parce qu'elles correspondent à des stéréotypes bien inscrits dans la mémoire traditionnelle - rancoeur, abbattement suite à la mort, rage etc. Bref, le stéréotype même du héros qui n'en est pas tout à fait un (Ichigo ? C'est toi ?)
Zeth et Holz apparaissent peu, les deux semblent assez attachés aux souvenirs et très peu raisonnables, mais on n'en sait pas beaucoup, il me semble inutile d'en dire plus. Holz a un comportement limite incohérent et ne parait pas comme un roi, mais soit. Shee-Gyun, la reine, qui se trimballe en culotte-cape quasiment tout le temps, passe ses journées dans un laboratoire, et est, évidemment, amoureuse de Lygatt au point qu'on se demande pourquoi elle a épousé le roi - si vous n'avez pas vu, ce n'est pas grave, cela sera flagrant dès la première rencontre des deux protagonistes. En bonne femme de ménage, elle passera d'ailleurs son temps à essayer de sauver son futur amant, à tel point qu'on se demande si elle est vraiment reine. Physiquement, elle est atteinte du syndrôme Fairy Tail, ou Syndrôme des ballons de baudruches, comme plus ou moins toutes les filles de l'animé (la reine et une fille, qui a douze ans : incroyable, non ? http://forums.animesuki.com/picture.php?albumid=2711&pictureid=37225). Le reste des personnages, colonels ou fous (petite note à gild, qui a été de moins, le plus intéressant par sa brièveté) ressemblent à des espèce d'ovnis gravitant autour de Lygatt et ne mourrant jamais (sauf quand ils sont des ennemis, of course).
Dernier point encore : le fait que les épisodes ne durent pas cinq minutes de plus nuit gravement à leur santé. Certes, les combats sont très biens, mais pèsent tellement sur le reste qu'on en oublie des détails logiques, qu'on en oublie que les personnages aussi ils existent. Tout parait un petit peu surréel, parce que les combats durent quasiment tout l'épisode, une majeure partie du reste est employé à montrer la tête de Ligatt et à crier son nom. Mais les notions de distance, de cohérence, de temps ; tout cela est survolé. Du combat, toujours du combat, qui parait se dérouler aux portes de la capitale tellement le suivant est iminent, et que le Golem Noir est rapatrié sans problème. C'est presque déconcertant. Les évènements extérieurs sont passés à la trappe, et c'est dommage, parce que des choses s'imposent comme des évidences alors qu'on ne peut pas savoir - Lygatt peut soudain être entendu à l'extérieur de son golem, tiens ? Bon.
En conclusion, sympa à voir pour son animation, mais reste surtout une suite de combat sans grande cohérence et sans grand intérêt, finalement, pour 5 heures passées dessus.