Saison 1 : 8/10
Indiscutablement, "Bron I Broen" est une bonne série policière, dotée d'un scénario accrocheur et d'une interprétation convaincante. A ce sujet, une certaine unanimité se dégage, donc je n'y reviens pas en détail.
Ce programme suédo-danois se déroulant à la frontière des deux pays - matérialisée par le magnifique pont de l'Öresund - le spectateur se trouve confronté à cette double culture, aux us et coutumes de ces deux peuples qui utilisent chacun leur langue mais comprennent fort bien celle du voisin.
En même temps, "Bron" s'inspire tellement des canons US à certains égards (les cliffhangers parfois artificiels en fin d'épisode, le recours au pathos) que l'exception culturelle scandinave reste assez marginale, décorative.
Le showrunner suédois Hans Rosenfeldt a donné à sa série une tonalité très sombre, souvent anxiogène, les contrepoints humoristiques étant efficaces (la personnalité de Saga) mais rares ; en cela "Bron" se distingue du tout-venant américain, avec le choix d'un dénouement dramatique notamment.
Les deux héros antinomiques se révèlent attachants, entourés d'une galerie de personnages secondaires souvent intrigants, qui parfois disparaissent totalement dès lors que leur contribution à l'intrigue principale est achevée. Cette dernière s'avère haletante et bien construite, même si on regrettera une résolution assez simple sous des dehors hyper complexes.
Bref, ces 10 premiers épisodes constituent un polar solide, raisonnablement addictif, rehaussé par une excellente distribution.
Saison 2 : 8/10
Après un visionnage tardif mais enthousiaste de la saison 2, je relis ma critique un peu tiède de l'opus inaugural, et je suis assez surpris, tant cette série suédo-danoise m'est apparue cette fois-ci passionnante, et d'une redoutable efficacité qui la rend très addictive
"Bron" s'appuie toujours sur son duo de flics antinomiques, composé de Saga la suédoise légèrement autiste et de Martin le danois bonhomme mais imprévisible. Les deux comédiens concernés (Sofia Helin et Kim Bodnia) apparaissent très complémentaires, et offrent des prestations remarquables.
Les seconds rôles ne sont pas oubliés, et s'intègrent mieux à la structure narrative de cette deuxième saison, qui par ailleurs ne se départit pas d'une certaine radicalité bienvenue.
De manière générale, "Bron" parvient à esquisser un tableau assez juste de nos sociétés contemporaines, avec toujours une pointe de spécificité locale qui ajoute à son charme.
Un peu à la manière de la française "Engrenages", les scénaristes parviennent à intégrer diverses problématiques sociétales qui interrogent le spectateur.
Une riche matière à réflexion qui, associée à l'efficacité indiscutable des intrigues purement policières, contribue à faire de "Bron" une série très complète.
Saison 3 : 8/10
On pourra certes reprocher un problème de vraisemblance à cette troisième salve d'épisodes, mais le scénario et l'enquête se révèlent tellement addictifs que pour ma part je pardonne aisément cette faiblesse.
A noter que si le nouveau venu Thure Lindhardt n'égale pas le charisme atypique de son compatriote Kim Bodnia, le comédien danois tire néanmoins son épingle du jeu et ne déséquilibre pas trop le duo avec Sofia Helin.
Saison 4 : 8/10
Une ultime saison dans la lignée des précédentes : "Bron" reste l'une des rares séries susceptibles de me faire bingewatcher les épisodes de la sorte. C'est le même principe que le pageturner en matière de roman policier : on a toujours envie de connaître la suite, tant le mystère se révèle stimulant.
Pour être honnête, je ne me souviens plus tellement de l'intrigue de cette saison 4 au moment où j'écris ces quelques lignes (de longues semaines après le visionnage).
La preuve que "Bron" est une série un peu superficielle, pas aussi marquante qu'on veut bien le dire?
Mais surtout la promesse de regarder à nouveau la série écrite par Hans Rosenfeldt - au moins certaines saisons - avec un intérêt et un plaisir sans doute renouvelés.