Canaan, ou comment coolifier à donf un phénomène neurologique somme toute assez anodin en faisant fi de toute vraissemblance.
Mais la vraissemblance, qu'on l'emmusèle, yo, c'est pour les couards, Canaan nous le prouve tout au long de la série. Et tant mieux, après tout, car jeter la crédibilité par dessus bord par pure observance des canons de la coolitude, ça n'a jamais fait de mal à personne.
Les personnages sont tous complètement félés, aussi, chacun y allant de son petit style bien à lui, et on nous a même bricolé le meilleur duo de "méchant(e)s" dont je puisse me rappeler.
En fait, la véritable faiblesse de Canaan ne se perçoit pas immédiatement. Après le premier visionnage, j'étais tout en joie, bien sûr, mais je sentais racler les petites dents d'une perplexité diffuse et embryonnaire contre le cuir bien tanné de ma béatitude (rien que ça, oui oui). Il m'a fallu attendre quelques mois et revoir le tout sous l'influence d'une certaine substance dont je tairai le nom, calepin en main pour noter toutes les idées et les questions qui me viendraient, pour comprendre ce qui me gênait : les motivations de la plupart des personnages. C'est peut-être dû à un historique des personnages trop vite brossé, ou à une toile de fond politique pas toujours très claire, mais une chose est sûre : quand j'essaye de trouver des raisons logiques aux agissements de tout ce beau monde, je me sens parfois un peu perdu.
Mais, bah, c'est pas grand chose au final. L'animation, l'ambiance, les couleurs et, surtout, la musique contrebalancent largement ce petit défaut.
A voir, donc.