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Ah cool un spin-off de Battlestar Galactica !! Truc de ouf ! :-0 En fait pas tant que ça... Bon, ça démarre bien, y a Eric Stoltz dedans (la classe !) et puis on a envie d'en connaître un peu plus...
le 17 déc. 2010
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Je viens de regarder Caprica. Supposément un prequel de cette série de 2005 dont je dis le plus grand bien ici : Battlestar Galactica.
Plusieurs choses m'ont choqué au titre de ce supposé prequel : l'esthétique très XXe siècle des paysages urbains, le faible degré de technologie au quotidien, et, disons-le au passage, le caractère criminel omniprésent des ascendants de l'Adama de 2005, avec sa rigueur morale
On est quelques décennies avant la série dans laquelle les humains sont pourchassés par les Cylons, sur une des douze planètes qu'ils détruisent — et au début de laquelle l'on voit des images de celle-ci, qui semble très high tech : je m'interroge plus loin sur la chronologie, ici c'est la technologie qui me débecte.
Allez, je concède quelques vaisseaux interstellaires et des VTOL : des véhicules à décollage vertical depuis le plancher des vaches.
Le fait est qu'on reste pas mal rivé audit plancher des vaches dans Caprica.
Et qu'on est très loin de ce à quoi on aurait pu s'attendre : un show de science-fiction.
On dirait tout simplement la société américaine d'aujourd'hui, saupoudrée de quelques éléments futuristes, dont les Cylons (il s'agit ici en somme de présenter leur création).
En fait, en regardant Caprica, j'ai passé mon temps à me demander "pourquoi ce n'est que ça" ?
***
Je vais me référer de façon fixiste aux événements de la série de 2005 pour poser une question qui m'a intrigué tout du long : où se situe Caprica, chronologiquement parlant ?
L'intrigue se situe forcément à la veille de la première guerre humains-Cylons, puisque ceux-ci sont tout juste créés. Cette première guerre est évoquée en toile de fond dans la série de 2005, où le Galactica est devenu une pièce de musée d'environ cinquante ans.
La question est celle de la date du début du conflit.
Pour prendre un repère, penchons-nous sur le jeune Bill Adama, qui selon toute vraisemblance deviendra l'amiral Adama de 2005 — même s'il est ici essentiellement question de son père, présenté comme juriste (ça on le savait), et de son oncle.
Vu qu'à la fin de la série Caprica, il est très petit, on est mettons à soixante ans de l'action de 2005. Dans le cours de ces soixante ans, la guerre a lieu, puis les Cylons disparaissent pendant des décennies. Après tout, c'est envisageable.
Selon le pitch de Blood and Chrome(nanar impardonnable par ailleurs), ultérieur à Caprica certes : "Au cours de la dixième année de la première guerre contre les Cylons, le pilote de Viper Bill Adama, alors âgé d'une vingtaine d'années, est assigné au dernier vaisseau de la flotte, le Galactica."
Donc là cette guerre aurait commencé autour de ses dix ou quinze ans, soit à peu près autant d'années après Caprica.
Selon Caprica, la guerre pourrait commencer dans son enfance.
Le côté très rétro de Caprica rend difficile à croire qu'en quinze ou vingt ans, la civilisation et la technologie humaines, or cas des Cylons, avance à un tel rythme.
Au fond c'est le caractère "terrien" très accusé de la série (la DS Citroën ringarde, genre garage du coin à Nevers, les téléphones à clapet façon StarTac, des fringues parfois années cinquante, qui me gêne dans cette histoire.
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Je ne vais pas entrer trop dans les détails, même le spoil a ses limites.
À mes yeux Caprica est :
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Je m'attarde sur ce dernier point. Je n'ai presque rien compris, je l'avoue franchement, au scénario. L'utilisation du thème d'un univers virtuel dans lequel toute une société va chercher un frisson décadent à travers un système d'avatars : ok. C'est Second Life grandeur nature, mais extrêmement sombre, pour dire le moins.
Or, le personnage central de la série, Zoe Graystone, est la fille du créateur de l'accessoire permettant d'entrer dans ce V-World, l'holoband. Elle est présentée comme un génie du hacking. Bon.
Alors. On sait dès le début de la série qu'elle meurt dans le "monde réel". Mais elle y revient en tant que personnalité d'un Cylon (le tout premier), parce que son père inconsolable est allé puiser cette personnalité dans l'avatar du V-World de sa fille et l'a cloqué dans la machine qu'il a créée. En se demandant si ça a marché ou foiré.
De fait, ça a marché, mais il n'en sait rien, tout du long de la saison.
Or cet avatar a son avatar : le produit made in Caprica de l'avatar puisé dans le V-World, à son tour renvoie un avatar dans le V-World, vous me suivez ? Ce dernier est immortel dans ce même V-World : il ne peut pas y être détruit, puisqu'elle n'existe plus dans le "monde réel."
(Cette Zoe est aussi dotée de super-pouvoirs dans le V-World, allez savoir pourquoi.)
Zoe existe donc en double, sans exister nulle part, sauf virtuellement.
Les allers-retours entre réel et virtuel sont au cœur de la série. Zoe est le personnage central et incarne tous les paradoxes que peuvent entraîner ces allers-retours. Pour moi, qui ai passé ma vie à tenter de faire la pirouette intellectuelle nécessaire pour comprendre quelle Zoe j'avais sous les yeux, c'était pratiquement impossible à suivre.
Ah oui. En dernier lieu, l'avatar de l'avatar de Zoe revient dans le "monde réel", à travers le premier skinjob : un Cylon sous forme humaine.
Ce qui au passage, fait d'elle l'ancêtre des Caprica Six et autres onze modèles de Cylons skinjob de la série de 2005.
C'est sans doute à mettre en lien avec la capacité avec la capacité des skinjobs, dans la série princeps, d'exister en plusieurs exemplaires.
Mais eux sont RÉELS en plusieurs exemplaire.
Le V-World serait donc une matrice de ce qui se passe ensuite.
On ne saura jamais comment ce virtuel devient réel. Le dernier épisode d'une série qui n'aura pas connu le succès "boucle" précipitamment l'intrigue, en brassant à toute vitesse ce qu'aurait certainement été la seconde saison.
Qui peut-être aurait rendu cela compréhensible.
***
Au-delà de la dualité réel/ virtuel, autre thématique importante : la religion.
Les membres du STO (les soldats du Dieu unique, globalement) s'opposent à travers des actes terroristes à la religion polythéiste traditionnelle : cette oscillation entre poly- et mono- est subtilement questionnée dans la série de 2005.
Mais ici le contraste est accusé de façon pataude, voire lourde, comme le ressort d'une intrigue, finalement, assez banale et poussive, comme on en trouve par brassées dans les mauvaises séries.
Seul le dernier épisode laisse entrevoir que les Cylons finissent par être dotés d'une forme de conscience, bref, que leur révolte est possible voire imminente, et qu'éventuellement, ce fameux monothéisme caprichéen peut les y avoir poussés.
***
Parce qu'à la finale, voilà, on a pour moi une série plutôt mauvaise, qui partait pourtant sur des prémisses prometteuses, pardon pour la cacophonie, avec un bon casting, etc. Mais qui est loin d'être claire, et en vérité, peu intéressante.
De deuxième saison, il n'y eut point.
Objectivement, ce n'est peut-être pas plus mal.
Créée
le 23 nov. 2023
Critique lue 15 fois
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