L'appétit furieux du pouvoir misogyne.
Grace, jeune irlandaise issue de la classe ouvrière, émigre au Canada avec sa famille. Leur départ est vraisemblablement lié à la crise de la pomme de terre qui frappe le pays à cette époque-là.
Les rudes épreuves qu'elle endure la conduisent ab initio à épouser le statut de domestique et à en subir les conditions déplorables. S'ensuit le meurtre de ses maîtres dont elle ne se souvient pas et pour lequel elle est accusée, internée dans un asile puis incarcérée dans un centre pénitentiaire.
Est-elle schizophrène, possédée ou manipulatrice ? Au fur et à mesure que les épisodes avancent, le spectateur est aux aguets, se demandant qui est réellement Grace.
La série, au réalisme saisissant, traite ad nauseam des maux d'une société saturée de drames et de souffrances tant mentales que physiques. En cela, elle n'est pas sans rappeler « Pot-Bouille » issu de la fresque romanesque, Les Rougon-Macquart, d'Émile Zola.
In fine, le personnage de Grace, produit des plus viles immoralités, nous invite à réfléchir sur les notions de culpabilité et de criminalité, mais aussi et surtout, sur le culpabilité collective qui est mise en lumière, car « ce n'est pas toujours celui qui porte le coup final qui est le véritable assassin ».