Casshern Sins par Ninesisters
Ma première impression, c'est que cela ressemble à Saint Seiya. La faute au réalisateur Shigeyasu Yamauchi dont le style est assez typé, ainsi qu'au comédien de doublage de Casshern, qui interprétait Seiya jusqu'à ce qu'il soit remercié pendant la production d'Hadès ; tout comme Yamauchi, d'ailleurs...
Le style Yamauchi implique une excellente gestion des combats, très aériens et fluides, mais pour moi, l'intérêt de cet anime ne réside pas dans ses scènes d'action.
Au début, j'ai absolument adoré ; il s'agissait d'une succession de rencontres plus ou moins marquantes, d'un travail subtil sur les émotions de Casshern et des personnages croisant son chemin. D'un côté, nous avions un héros tourmenté à cause d'un acte qu'il ne se souvient pas avoir commis et malgré tout regrette, mais qui ne peut mourir pour expier ses fautes ; de l'autre côté, des êtres qui acceptent plus ou moins bien la mort qui leur est désormais destiné à cause de la Ruine, mais qui ont tendance à péter les plombs en comprenant que cet étrange combattant mélancolique est Casshern, et qu'ils pourraient gagner la vie éternelle en le mangeant. Tout cela m'a rappelé Ginga Tetsudo 999, ce qui n'est pas pour me déplaire, bien au contraire ; j'ai trouvé la gestion des émotions intelligentes et touchantes. Bon, tout n'était pas alors parfait – le hasard faisait un peu trop bien les choses, en remettant sans cesse le personnage de Ringo sur le chemin de Casshern – mais c'était tout de même très bon.
Et là, c'est le drame : l'arrivée de Dio, et l'apparition d'un scénario. Exit les rencontres poignantes, les quidams en proie au doute, à la mort, et parfois à la folie : place à la quête de Luna – et là encore, le hasard fera très bien les choses – et aux questions. Questions qui, bien souvent, ne trouveront pas de réponses. Cette partie-là, la seconde moitié de l'anime, ne m'a pas particulièrement plu, j'aurais même envie de dire qu'elle m'a bien moins passionné que le début ; ce qui est paradoxale, car ce-dernier n'avait pas de véritable histoire. Cette seconde partie possède bien quelques qualités – des passages touchants, de beaux combats, la mise en valeur du personnage de Dune – mais est à mon sens gâchée par un scénario trop présent, malheureusement bourré de lacunes ; le pire restant sans doute les nombreuses pistes mises en place, mais qui ne seront jamais exploitées : le passé de Leda, la nature de Ringo, l'héritage du créateur de Luna – dans un épisode, nos héros trouvent un objet censé stopper la Ruine, mais dont nous n'entendrons plus jamais parler – voire même l'origine de la Ruine, qui au début pouvait être considérée comme une sorte de punition divine, tout cela est amené mais jamais exploité, un peu comme si le scénariste nous tendait un bonbon sous le nez pour nous le retirer au dernier moment. Je reste atterré par l'incapacité des studios nippons, dernièrement, à nous fournir un anime avec un scénario complexe mais correctement traité, sans incohérence ; ou alors, c'est moi qui ne suis tombé que sur les ratages ?