Cette mini-série réalisée en 1976 est typique d'une certaine télévision française qui avait l'ambition de mettre en scène des romans de la littérature française, avec des héros bien français, de beaux sentiments, un fond d'Histoire, etc …
Cette mini-série a été réalisée par Bernard Borderie à partir d'un scénario tiré du roman éponyme de Georges Sand.
L'action se passe au temps de Richelieu et des guerres sporadiques entre catholiques et protestants.
Le vieux marquis (Georges Marchal) se consume d'amour et se désespère pour une belle dame de 22 ans, mais trente ans plus jeune qui lui impose une attente de 7 ans conformément à la carte du Tendre. Très dur. Parallèlement, le neveu du marquis, qui est aussi amoureux de la belle dame, fait figure de jouvenceau puisque plus jeune de 4 ans. Je me refuse à "spoiler" et vous dévoiler la conclusion de l'intrigue d'autant plus qu'au moins deux autres godelureaux se mettent sur les rangs.
Je ne connais pas le roman de Georges Sand mais je suis juste un peu étonné car je n'aurais jamais cru que Georges Sand était femme à être fascinée par les histoires de l'amour courtois et carte du Tendre associée. Mais pourquoi pas ?
En fait, résumer le scénario du film de cette façon est parfaitement abusif et malhonnête car la série est truffée d'actions politico-religieuses entre toutes ces personnes qui sont soit catholiques, soit huguenots convertis soit huguenots, tout court. Les enjeux sont l'éradication des protestants pour les uns, la survie pour les autres mais surtout le trésor des huguenots détenu par le fameux marquis de Bois-Doré, trésor très convoité par les catholiques.
Les catholiques : fameux panier de crabes dans lesquels on reconnait François Maistre en curé catho et fourbe, Guy Delorme en chef de bande très cruel, ce qui ne surprendra personne, Michel Creton en hidalgo vaniteux, avide et fourbe (lui aussi) et Marion Game en espionne, sensuelle mais avide.
Fameux panier de crabes contre qui vont lutter Georges Marchal et ses alliés nous donnant un fort acceptable film de cape et d'épée. Les actions sont bien menées, les gens sympathiques sont chevaleresques et, ma foi, bien sympathiques ; les gens malfaisants sont, comme attendu, bien antipathiques. Par exemple, la mort de Michel Creton est presqu'un moment agréable tellement il est déplaisant voire infect …
J'ai toujours bien aimé les films de cape et d'épée (style Borderie ou Hunnebelle) ainsi que les westerns des années 50, 60 où je m'installe confortablement et avec délices dans le film afin de suivre les actions sans trop avoir à réfléchir sur qui est gentil et qui est méchant, tellement c'est évident. Parfois même, il peut arriver que le réalisateur ruse et change (gentiment) les règles du jeu faisant qu'un méchant pas beau au départ peut s'avérer au fil du temps pas si méchant et bien plus beau à l'arrivée. Ça permet d'éviter que les neurones s'assoupissent complètement.
Bon, je plaisante mais cette mini-série est bien agréable à regarder.