Les aventures de John Steed (Patrick Macnee -sans séparer "Mac" et "nee" et sans majuscule sur le "n"-), agent du contre-espionnage au service secret de Sa Majesté, et de ses charmantes coéquipières. Ils en verront de toutes les couleurs entre les complots machiavéliques, les savants fous/génies criminels (ou juste criminels fous), espions de l'Est et autres menaces improbables.
On ne peut décemment pas mettre une note unique tant "The Avengers" (c'est le titre original, les auteurs de chez Marvel ont d'ailleurs glissé quelques références ici où là dans leur franchise qui a maintenant accaparé le nom dans la mémoire collective) a varié dans son contenu, d'une série d'action policière à une véritable bande-dessinée kitsch en prises de vue réelles, en passant par du pastiche des fictions d'espionnage de l'époque.
Pour éclaircir un peu :
-Saison en noir et blanc avec David Keel (Ian Hendry), 1961 : pas vue.
Série policière avec David Keel comme héros principal et Steed pour le seconder.
-Saisons en noir et blanc avec Venus Smith (Julie Stevens) et Cathy Gale (Honor Blackman), 1962 : pas vues en entier.
Steed devient le principal protagoniste. Honor Blackman fut sa partenaire la plus emblématique des débuts (la première vêtue de cuir) et quittera la série pour faire carrière au cinéma, il y aura d'ailleurs un clin d'oeil à Goldfinger un peu plus tard dans la série.
-Saison en noir et blanc avec Emma Peel (Diana Rigg), 1965.
La saison qui a imposé la patte bien connue qui allait faire le succès de la série. Les scénarios étaient les plus inventifs, Patrick Macnee adoptait là son look "so British" de gentleman edwardien avec ses éternels costumes Pierre Cardin, parapluie/canne-épée et chapeau melon, et Diana Rigg incarnait pour la première fois une héroïne atypique pour l'époque, car indépendante, cultivée, avant-gardiste en mode et spécialiste en escrime et arts martiaux (première démonstratrice de kung-fu et de karaté de l'histoire de la télévision occidentale si mes souvenirs sont bons), souvent vêtue de tenues en cuir noir elle aussi. Apparition du célébrissime thème musical de la série, composé par Laurie Johnson.
Mes épisodes préférés : "Les Cybernautes" (un scientifique fou invente des robots tueurs), "Le Piège diabolique" (Emma enfermée dans une maison qui rend fou) et "Le Club de l'Enfer" (un complot aristocratique ... et Emma en tenue de dominatrice).
9/10
-Saison en couleurs avec Emma Peel, 1967.
Moins inventive, plus étrange et plus délirante (beaucoup de science-fiction, le running gag "We're needed!" en début d'épisode, beaucoup plus d'humour...), la série prend un virage définitif vers le kitsch ici (du fait des couleurs aussi) mais compte également des cohortes d'invités prestigieux (Christopher Lee, Peter Cushing et Charlotte Rampling entre autres), et le plus large éventail de tenues avant-gardistes (et colorées du coup) pour Diana Rigg, qui ne porte pratiquement plus de cuir. La complicité du couple vedette fonctionne toujours à merveille, Steed fait toujours preuve d'un grand raffinement dans ses goûts en matière de vins, de champagnes, d'antiquités et dispose d'une jolie collection de voitures anciennes.
Mes épisodes préférés : "Intérférences" (Christopher Lee en androïde invincible), "Le Vengeur volant" (un épisode qui parodie la série Batman de l'époque), et "Le retour des Cybernautes" (Peter Cushing fait revivre le robot tueur).
8/10
-Saison en couleurs avec Tara King (Linda Thorson), 1968.
Diana Rigg était en mésentente cordiale avec la production à la fin de la saison précédente, elle a voulu changer d'air et tenter une carrière au cinéma en participant à un James Bond (Au Service secret de Sa Majesté) avant de se tourner principalement vers le théâtre (et à nouveau vers la télévision à partir des années 80 - ah et puis tiens, dans Game of Thrones en 2013, carrément!). Ce n'était pas chose facile de lui succéder, et on ne sait pas pourquoi les scénaristes ont cru utile de faire de Tara une demoiselle souvent en détresse qui ne manque jamais de se faire assommer/endormir au chloroforme et enlever, et qu'il faut sauver... Elle a un charme indéniable cependant, même s'il est bien différent des précédentes (un peu plus jeune, plutôt maladroite, elle est amoureuse de Steed et ça se voit d'emblée, dès le générique), elle dispose d'une garde-robe pléthorique elle aussi (et change souvent de coiffure), et arbore probablement les looks les plus bigarrés et emblématiques de la fin des sixties. En dépit de quelques épisodes qui rejoignaient le niveau de la seconde saison avec Diana Rigg, ça sentait bien la surenchère de bout de course (le personnage grotesque de Mère-Grand), le pire étant atteint avec l'épisode "Homicide et vieilles dentelles", un montage entièrement constitué de morceaux d'épisodes de la seconde saison avec une histoire à dormir debout, un foutage de gueule caractérisé.
Mes épisode préférés : "Je vous tuerai à midi" (Tara prouve qu'elle est aussi une femme d'action), "Jeux" (une vengeance très originale) et "Pandora" (Tara est enlevée et subit un lavage de cerveau visant à lui faire croire qu'elle vit en 1914).
6/10