Il est peu dire qu'on en a beaucoup parlé, certains allant jusqu'à parler de chef-d'œuvre, voire en faisant l'une des plus grandes séries jamais réalisées. Je vais être clair d'emblée : je n'en fais pas partie, comme en témoigne ma note, au demeurant très correcte. « Chernobyl » est assurément une œuvre de qualité, de celles dont on ne sort clairement pas indifférent. Première œuvre importante à aborder le sujet aussi frontalement, il apparaît d'emblée évident que Craig Mazin (précédemment scénariste de deux « Scary Movie » et des deux derniers « Very Bad Trip », avouez qu'il y avait de quoi être aussi surpris qu'inquiet) s'est énormément renseigné pour apparaître régulièrement au plus proche de la réalité (à de rares exceptions près, forts compréhensibles dans sa logique artistique), Johan Renck optant, certes, pour un grand classicisme formel, mais totalement justifiable au vu du propos.
La reconstitution fait ainsi un sacré effet, nous plongeant de façon pour le moins immersive dans ce qui reste l'une des pires catastrophes jamais causée par l'homme. À ce titre, certaines scènes sont monumentales par leur tension, leur maîtrise, évocation sans fard du drame humain découlant des événements (j'imagine que tout le monde sait desquels je parle, inutile, donc, de les citer). Enfin, pour moi qui ignorais presque tout sur le sujet, me voilà grandement éclairé sur la question, le traitement rigoureux, implacable durant près de cinq heures apportant une très grande crédibilité à l'entreprise.
Maintenant (cela n'engage évidemment que moi), et même si, comme j'ai pu l'écrire précédemment, il était difficile de faire autrement, « Chernobyl » reste un peu trop classique, trop linéaire (à quelques exceptions près) pour réellement susciter l'enthousiasme, le registre n'étant pas forcément ce que j'affectionne le plus, certains aspects
(je pense, notamment, à la longue scène de procès et ses explications scientifiques)
étant, certes, indispensables à l'intrigue, mais difficile à comprendre pour le commun des mortels. Reste une série événement n'ayant pas usurpé son titre, qui, ne serait-ce que pour son sujet, sa reconstitution et plusieurs moments particulièrement impressionnants, demeure hautement fréquentable et recommandable.