En dépit d’un début intéressant, malgré des premiers épisodes qui manquent cruellement de rythme, Chicago Typewriter accuse de sévères longueurs à partir de sa seconde moitié. La faute à un scénario bien trop convenu, qui ne peut se retenir de nous infliger à la chaîne tous les poncifs dramatiques et comiques liés à la thématique de la réincarnation, si chère aux Asiatiques.
L’histoire laissait pourtant entrevoir de belles idées en jouant sur les allers et venues des deux protagonistes entre le passé et le présent, aidés de leur ami fantôme sur fond de rédaction d’un roman historique. Malheureusement cet aspect n’est pratiquement pas traité de façon pertinente, si ce n’est pour nous introduire une romance sur fond de triangle amoureux, laquelle me fut particulièrement désagréable. Heureusement que le volet historique autour de la résistance pour une Corée indépendante durant l’occupation japonaise vient un peu rattraper le tout, et encore, cela reste bien superficiel.
La réalisation, bien que soutenue par d’importants moyens, n’arrive pourtant pas à se doter d’une identité visuelle qui aurait pu faire de Chicago Typewriter une entité remarquable dans le monde des dramas. Par exemple, les séquences dans le passé sont gâchées par l’impression de toc qui se dégage des décors carton-pâte : le genre de chose à ne surtout pas voir après un Mr. Sunshine, pour ne citer que lui sur le même créneau.
En outre la mise en scène souffre de tous les tics inhérents au drama « bas de gamme », à commencer par les cuts incessants qui m’ont franchement fatigué à la longue : on est constamment sur une réalisation épileptique qui nous gave de plusieurs dizaines d’images à la minute au point d’en devenir indigeste. Citons également les inénarrables ralentis, les gros plans de plusieurs secondes sur des visages figés ou bien encore les situations dramatiques rallongées à outrance sur une bande-son péniblement répétitive…
Il n’en demeure pas moins que les personnages restent intéressants, et que c’est sur les intrigues qui se tissent entre eux que la série connaît ses meilleurs moments. Yoo Ah-in, toujours au poil (hormis sur le plan capillaire), parvient à rendre agréable un rôle pourtant franchement caricatural. Ses co-stars (Lim Soo-jung et Ko Gyung-pyo) ne sont pas non plus en reste, et compensent leur manque de charisme par rapport à lui grâce à un jeu plutôt prenant et sincère. On passera sur les excès traditionnellement liés au genre, incarnés notamment par l’horrible personnage de Ji-seok (joué par le non moins talentueux Jo Woo-jin).
Inutile de dire que pour apprécier pleinement l’histoire (enfin, ce qu’elle a d’intéressant) il faudra suspendre toute incrédulité tant la plupart des situations sont saturées de fantastique et de fantasque. Personnellement j’étais plutôt bien parti mais passé la moitié ça a fini par me gonfler, le tout aggravé par les pénibles errances de la réalisation. Un moment juste correct, qui aurait hautement gagné à être raccourci tant il traîne inutilement en longueur. Encore un drama qui aurait pu tenir en 12 voire 10 épisodes sans aucun souci…