Chobits, diffusé sur Animax en 2002, c’est un peu comme si quelqu’un avait décidé de mélanger une comédie romantique avec des réflexions profondes sur l’intelligence artificielle et la solitude humaine, le tout enrobé dans une esthétique kawaii où même les robots (appelés persocoms) sont trop mignons pour être vrais. Ajoutez à cela une touche de malentendus légèrement coquins et vous obtenez un cocktail d’émotions et de situations cocasses qui nous plonge dans un futur où les relations entre humains et machines sont plus complexes qu’un câble USB mal branché.
L’histoire suit Hideki Motosuwa, un jeune homme pas très doué avec la technologie et légèrement naïf, qui tombe un jour sur un persocom abandonné dans une rue. Ce n’est pas un persocom comme les autres, non, c’est Chii, une magnifique androïde avec de grands yeux innocents et un sourire désarmant. Sauf qu’elle a un léger problème au démarrage : elle ne semble savoir dire qu’un seul mot, "Chii". Bon, on a tous eu des appareils difficiles à configurer, mais là, c’est un autre niveau de complexité. Hideki, dans un mélange de panique et de fascination, décide de la ramener chez lui et de s’occuper d’elle, même s'il n’a aucune idée de ce qu’il fait. On a déjà vu des gens galérer avec des manuels d’instructions, mais là, c’est carrément un tuto pour comprendre les relations humanoïdes.
Ce qui fait le charme (et la bizarrerie) de Chobits, c’est cette étrange relation qui se tisse entre Hideki et Chii. D’un côté, Hideki est un mec tout à fait ordinaire, un peu malchanceux et maladroit dans ses interactions sociales, surtout avec les filles. De l’autre, Chii est une IA qui commence à développer des comportements presque humains, tout en conservant un air d’innocence déconcertant. La série explore leur relation de manière douce et souvent humoristique, jouant sur les malentendus technologiques et les moments de gêne. Vous pensiez que votre smartphone était envahissant ? Imaginez vivre avec un robot qui apprend à interagir avec vous et qui pose des questions gênantes sur des sujets... personnels.
Mais sous ses airs de comédie romantique un peu loufoque, Chobits touche à des thèmes plus profonds : l’amour, la solitude, et la frontière de plus en plus floue entre humains et machines. Dans ce futur, les persocoms sont omniprésents, remplissant toutes sortes de fonctions, mais ils suscitent aussi des interrogations morales. Peut-on vraiment aimer une machine ? Et surtout, une machine peut-elle vraiment comprendre ce qu’est l’amour ? À travers Hideki et Chii, la série s’interroge sur la nature des sentiments, sur la différence entre l’amour programmé et l’amour authentique, et sur la manière dont la technologie influence nos relations.
Visuellement, Chobits est un régal pour les yeux, avec son style très "manga années 2000" caractérisé par des couleurs douces, des designs de personnages adorables (les persocoms sont tellement parfaits que même un bug dans leur système serait mignon), et des décors urbains futuristes qui apportent une touche de science-fiction discrète. L’animation est soignée, et les expressions de Chii sont un mélange parfait entre innocence robotique et curiosité enfantine. Même quand elle ne fait que regarder autour d’elle avec de grands yeux écarquillés, Chii parvient à capturer toute l’attention.
Côté humour, la série joue beaucoup sur les malentendus. Hideki, en grand timide, est constamment mis dans des situations embarrassantes avec Chii, que ce soit en essayant de lui expliquer des concepts humains ou en la voyant essayer d’apprendre des choses de manière littérale (ce qui donne lieu à des moments à la fois adorables et comiquement gênants). Les situations cocasses sont nombreuses, et la maladresse de Hideki face à la perfection robotique de Chii crée un contraste amusant qui donne le ton à la série. Mais l’humour cache aussi une part de mélancolie, car derrière les moments légers se cachent les réalités de la solitude humaine dans un monde de plus en plus technologique.
Si la série est souvent drôle et attendrissante, elle n’échappe pas à quelques longueurs. Par moments, on se demande si l’intrigue avance vraiment, et les questionnements sur la nature de Chii et sur son passé (parce que oui, il y a évidemment un mystère autour de ce persocom spécial) prennent parfois un peu trop de temps à se dévoiler. Il faut aussi reconnaître que la dynamique "jeune homme timide + IA féminine innocente" peut parfois frôler le cliché, même si Chobits parvient à traiter ces thèmes avec une certaine grâce et beaucoup d’humour.
La bande-son, quant à elle, accompagne parfaitement l’atmosphère douce et rêveuse de la série, avec des thèmes musicaux légers et mélodieux qui renforcent cette ambiance kawaii et mélancolique à la fois. Les génériques, tout particulièrement, sont devenus emblématiques, ajoutant une touche de légèreté à l’ensemble.
En résumé, Chobits est une série qui mélange habilement romance, science-fiction et comédie, tout en abordant des questions plus profondes sur la nature de l’amour et des relations dans un monde où la technologie prend une place de plus en plus importante. Si vous aimez les récits où la technologie et l’humanité s’entremêlent de manière tendre et un peu loufoque, alors Chobits saura vous séduire avec ses personnages attachants, ses malentendus charmants et ses réflexions discrètes mais pertinentes sur notre dépendance à la technologie. Juste, préparez-vous à quelques moments de gêne, car après tout, vivre avec une IA, ce n’est pas si simple, même quand elle est aussi mignonne que Chii !