Je viens de finir de revoir la série dans son intégralité. Ne l'ayant plus vu depuis sa fin - ce qui représente 5 ans, tout de même - je ne me souvenais pas de grand chose, hormis du fait que la saison 2 était la meilleure, et que la fin ne m'avait pas plu.
La particularité de Chuck est que, d'année en année, elle a été renouvelée difficilement, malgré son support par une solide base de fans. Lorsque Chuck commence, en 2007, on nous annonce un pitch intéressant : un employé du Buy More, Chuck Bartowski, récupère malgré lui tous les secrets d'états dans sa tête par le biais d'images subliminales. Deux agents, Sarah Walker, de la CIA, et John Casey, de la NSA, vont venir le protéger.
Déjà, c'est un énorme point fort pour la série, les personnages sont extrêmement réussis. Casey, la brute de service, Morgan, le meilleur ami envahissant, Jeffrey et Lester, les deux stupides employés du Buy More... Le passé de Sarah trouve également une légitimité pour faire autre chose du personnage que la blonde sexy/love interest du héros. Pour Ellie, la soeur de Chuck, il faudra attendre les dernières saisons pour qu'elle trouve véritablement sa place dans la série.
L'univers est également bien sympathique, puisqu'il est cohérent : les révélations distillées au cours des deux premières saisons font sens, et sont suffisamment régulières pour que l'on ait toujours l'impression de savoir où l'on va. Alors, soyons honnête : on sent qu'il y a un avant et un après la fin de la deuxième saison au niveau scénaristique. En effet, là où le passé des personnages semble avoir été prévu dès le début, ce que l'on apprend plus tard sur eux donne un peu l'impression d'avoir été rajouté par la suite pour prolonger l'intérêt de la série. Toutefois, cela fonctionne plutôt bien, et tout particulièrement la saison 4.
En effet, les scénaristes ont compris que si l'on base une série dès son commencement sur des non-dits et que l'on finit par tout révéler, l'intrigue perd forcément de son intérêt par la suite (coucou Fringe !). Ainsi, Chuck introduit de nouvelles règles dès sa saison 3, mais elle se perd alors un peu dans ses personnages, dont les choix deviennent discutables. Alors certes, la série n'hésite carrément pas à sauter un pas assez couillu au début de sa saison 5. Cependant, les scénaristes ont une fâcheuse tendance à ne pas respecter leurs personnages et ce qu'ils ont pu construire tout du long de la série. C'est pour cela que j'ai du mal avec la fin : elle est en totale contradiction avec ce qui a été construit pendant 5 ans, nous donnant l'impression que le personnage principal ne mérite pas une fin digne.
Outre cela, la série ne s’embarrasse pas de certains détails. Certes, son univers est cohérent. Mais il ne faut pas non plus être trop regardant avec certains détails quand il s'agit du déroulement de l'intrigue d'un épisode : certains clichés et certaines facilités d'écriture font que les personnages ne paraissent que rarement en danger. Combien de fois les liens n'étaient pas assez serrés, combien de fois le méchant a-t-il pris le temps d'expliquer son plan plutôt que de leur tirer une balle dans la tête...
Mais au fond, est-ce vraiment ce que l'on attend de Chuck ? Non : nous ne sommes pas dans une série à la Breaking Bad où chaque détail compte. La série se veut divertissante et feel good. Et si on regarde la série dans cet état d'esprit, alors on sera agréablement surpris par les révélations sur les personnages, et on se laissera entraîner sans gêne d'épisode en épisode.