Alors oui. Une fois qu’on a assimilé le schéma des épisodes, on peut prévoir certains événements ou déclarations. Dans l’univers de cette série, la moitié du monde est espion, l’autre moitié est composé de personnages burlesques. Chuck peut avoir une très nette tendance à irriter ses partenaires et le spectateur pour ses états d’âmes (il a par ailleurs du mal à comprendre que l’espionnage pouvait engendrer des meurtres). Oui, la série a vieilli, elle est dans l’air de son temps, et je le sais, je suis de cette génération.
Mais, en ce mois d’Avril de l’an de disgrâce 2020 après Jésus-Christ, je suis un étudiant reclus dans son p’tit appart’, dans une ville qu’il n’aime pas, et qu’il ne peut de toute façon pas parcourir pour quoi que ce soit sauf les courses, alors que le soleil nargue le pays entier. Je n’ai jamais été aussi seul, et Dieu sait que j’ai un beau palmarès en la matière. Et c’est con à dire, mais cette série me permet de rester en relation avec des valeurs humaines. Je suis attaché à chaque personnages, pour des raisons différentes, et quand je mange en regardant un épisode, je veux vraiment savoir ce qui va leur arriver, comment ça va progresser. Pourtant, je ne suis pas un immense amateur de séries, parce que j’ai du mal à m’engager dans une œuvre que je considère comme un film qui dure 10 heures, j’ai besoin que le postulat m’embarque assez longtemps et avec assez de nuances. Le postulat m’accroche, et c’est en grande partie grâce à ses nuances : romance, humour, action, émotions, et tout cela dans un dosage où aucune matière en écrase une autre. Y’a que des femmes superbes, même si ça me perturbe que l’actrice jouant Sarah a le même prénom que ma grand-mère. L’humour, rien que Morgan assure sa grande présence, ainsi que ses deux collègues. Action, on peut dire que les combats, sans être l’intérêt principal, sont bien foutus. Quant aux émotions, la série n’en manque pas. Parce qu’elle ne manque pas d’humanité. Sincèrement, actuellement, alors que j’entrevois un proche une fois toute les deux semaines, j’ai vraiment besoin juste de partager mon quotidien avec des humains adorables. Mais ça va : entre Zappa, Chuck et ma DVDthèque, sans oublier mes travaux, les vaches sont bien gardées, même si je n’ai pas de prés.
Alors, merci Chuck. Prenez soin de vous, mes condoléances aux entourages touchés, les comptes seront rendus, et tenez le coup sous le confinement : notre liberté, une fois tout ça fini, nous sera mieux utilisée… Si 2020 se finit rapidement, bien sûr…