Vous rentrez chez vous et vous voulez regarder une petite série.
Comme vous avez la flemme de chercher, vous choisissez parmi les recommandations et séries/films inscrits dans le top 10, pour tomber sur une mini série comme Clickbait.
C'est pas plus mal que cette série soit qualifiée de mini, car elle ne mérite pas d'aller plus loin.
La série en elle-même n'a pas réinventé la roue, l'intrigue peut-être assez rapidement devinable, notamment la fin.
Les transitions d'un épisode à l'autre sont faiblardes.
Autant certaines séries peuvent, sur la durée de l'épisode, connaitre certains ralentissements mais tout miser sur les transitions pour donner envie de regarder la suite.
Ben là... c'est pas le cas.
Et c'est limite un peu triste de se dire "Je vais regarder la série pour aller jusqu'au bout" plutôt de la regarder vraiment pour son intrigue mais aussi pour son dénouement.
Ci-dessous, le pitch en (très) condensé :
C'est en somme une série américaine avec ses clichés, le papa préparateur physique de l'équipe de volley, la maman prof, les deux gamins lycéens.
Le genre de petite famille modèle, mais bien évidemment ça va pas durer parce qu'après le rapt du père on va se rendre compte (c'est un euphémisme bien sûr) que le père, ben en fait, il est pas si modèle que ça.
Je trouve que c'est d'ailleurs intéressant d'avoir voulu baser le récit non pas de manière explicite, avec une certaine chronologie, mais plutôt par le biais du point de vue de chaque personnage présent dans l'histoire.
On va donc reprendre cette hiérarchie là pour la critique (attention, spoilersssss) :
1 — La soeur
Pas grand chose à dire à ce sujet, on comprend bien que la relation entre la soeur, Pia, et la victime, bien qu'ayant été complice (voire fusionnelle) s'est estompée avec le temps.
La seule chose que j'ai retenue après cet l'épisode, c'est que le personnage de Pia est très impulsif, ce qui le rend sur le long terme vraiment insupportable.
Alors, je peux comprendre que lorsque ton frère disparait dans la nature, tu puisses perdre un peu tes moyens et que tu soies un peu submergé(e) par tes émotions, mais de là insulter/accuser tout le monde, ça devient indigeste sur la durée.
Le personnage incarné par Zoé Kazan m'a limite rappelé différents traits de caractères que développe Jenny Letellier dans Le Monde à l'envers. Oups.
2 — Le détective
Les flics qui se battent pour obtenir l'enquête au lieu de la faire vraiment avancer, en mode concours de kékettes, t'as envie de les secouer.
Pendant toute la série, mais aussi et surtout pendant cet épisode en particulier, tu te rends compte que les flics sont pas vraiment utiles, la majorité des informations (mais aussi des infos primordiales) pour retrouver le disparu étant trouvées et fournies la famille.
Le personnage de Roshan, le détective, est relativement creux, tu comprends que c'est une personne qui a fondé une famille, mais pour une raison plus ou moins obscure, il ne vit que pour son boulot. Ambiance.
3 — L'épouse
Pas grand chose à dire ici, pendant longtemps on se demande si la disparition de la victime n'est pas en lien étroit avec son épouse, et, malgré une révélation d'adultère entre cette dernière et un collègue de travail, ben y'a rien.
Le reste du temps elle se fait roast (comprenez ici, elle se fait lyncher) par les médias, car, bien que la victime avait connaissance de sa relation adultérienne secrète, c'est maintenant tout le monde qui est au courant du pot aux roses.
4 — La maitresse
(ou comment rajouter un personnage dont l'utilité reste discutable)
Bon la maitresse c'est pas une mauvaise personne, c'est peut-être même l'un des personnages pour lesquels on pourrait avoir le plus d'affect et de compassion!
Malgré le fait qu'elle soit là pour révéler qu'elle a eu une relation avec la victime, pas grand chose ne se passe.
Elle vient à donner une interview à un journaliste pour expliquer sa relation avec la victime, mais son témoignage va finir par passer à la trappe.
Fini.
5 — Le journaliste
Bon alors on va dire que le journaliste a un peu les même motivations et ambitions que le détective, mais poussées à l'extrême. Dans cet épisode, le boy ne vit que pour son boulot, mais aussi et surtout, pour le graal ultime : le scoop. Comme il fait partie d'un média plutôt people et putaclic, le but de son boulot, c'est d'obtenir des éléments et/ou une interview qui fera le buzz. Au délà du fait qu'il soit à l'origine de l'interview donnée par la maitresse de la victime (interview jamais présentée par la suite, dont vous aurez l'explication si vous tenez vraiment à voir la série), le personnage repousse les limites de l'éthique. En effet, au cours des précédents épisodes, et notamment de celui-ci, on comprend que la victime n'a pas eu une, mais plusieurs maitresses, dont l'une d'entre elles s'est donné la mort quelques mois avant la disparition de ladite victime. Donc le type se dit "hmmm la dernière famille qui lui reste c'est son frère, et comme je veux des infos je vais aller chez lui" : seul problème ; son frère est absent, et donc le journaliste décide de s'infiltrer dans son appartement, fouiller, et récupérer le portable de la défunte, qui a été miraculeusement gardé. Il a même de la batterie après être resté éteint pendant 6 mois. Formidable.
6 — Le frère
Je vais essayer d'être plus concise, 8 épisodes, ça commence à faire toute même.
Le frère, donc, si vous avez suivi, est le frère de cette mystérieuse jeune femme qui s'est donné la mort.
Hormis le fait que ce soit un homme gentil, du style un peu bourru et bisounours, on n'en apprend pas vraiment plus sur son caractère.
On comprend qu'il est à l'origine du kidnapping et de la séquestration de la victime, mais, comme par magie, il l'a laissé fuir, car il a compris que la victime n'était pas à l'origine de la mort de sa soeur. (Quel retournement de situation)
7 — Le fils
Alors c'est marrant parce que l'épisode s'appelle le fils, alors que techniquement, la victime en a deux.
Restrictions budgétaires? Manque d'inspiration pour faire un épisode sur chaque gamin?
Aucune idée. En tout cas, on ne fait le focus que sur l'un des deux fils, qui est en l'occurrence le plus mal dans sa peau.
On comprend que c'est un gamin, bien qu'il ne le laisse pas vraiment transparaitre, en quête de sens et de vérité quant à la disparition de son père. Mais en paralèlle, il est tellement perdu qu'il donne des infos et en récupère auprès d'une source inconnue. Pas très fut fut le boy. Bon au final, il s'avère que c'est une fille de son âge qui l'aide, et tout rentre dans l'ordre.
On a encore eu de la chance!
C'est même elle qui lui trouve l'adresse des meurtriers présumés.
8 — La réponse (en très condensé et en incohérences)
Le père n'est pas un méchant, c'était vraiment un gentil, et les allégations écrites sur les pancartes lorsqu'il est kidnappé (abus de mineurs, viol, meurtre hmmmmm) ben c'est pas vrai.
Finalement, il n'a jamais eu de relation extraconjugale, et ses photos ont été utilisées à son insu sur des sites de rencontres, au travers de relations platoniques.
Hmmmmmm quelle intrigue les enfants!
L'un des deux gamins à la fin se fait enlever par les meurtriers de son père.
On jette son portable pour qu'il ne soit plus traçable, pourtant 5 minutes après, t'as toute la smala et les flics qui sont à 50 mètres de lui. Je sais qu'on est dans une série, mais bon les gars, on manque quand même un peu de crédibilité là.
Eh ben à la fin, c'est la vieille secrétaire du bureau du club de volley qui a créé le faux profil. Elle se faisait tellement chier dans sa vie, avec un mari qui préférait passer du temps avec ses petits trains électriques qu'elle, qu'elle s'est dit "Et si je me créais un profil avec les photos du nouveau préparateur physique? Et comme ça je lui crée des relations fictives avec de vraies interlocutrices sur des sites de rencontres". Hyper bon moove.
Eh ben ma pauvre Lucette.
Bon, voici donc mon retour sur cette série : si vous vous ennuyez terriblement, envisagez autre chose, des séries du genre il en existe pléthore sur Netflix, mais celle-ci, reste peut-être à mon goût l'une des moins bien construites et moins crédibles que j'aie pu voir.