People shouldn't be forgotten. They matter. They should get justice, too.
Bon mon titre est pour une fois pourlingue mais j'ai pas trouvé de meilleurs quote pour introduire. Du coup ça fait vachement "téléfilm du mercredi jeudi aprem sur RTL9", ou autre de chaîne de merde d'ailleurs, je suis pas sectaire.
Nope. Nope, Cold Case ne joue pas dans cette cour. Mais plutot dans celle des grands. Cette série est comme un polaroid géant braqué sur les États-Unis, et un sacré polaroid mitrailleur. Les enquêtes sont sympatoches, sans plus, en fait elles se résolvent très souvent sur une vieille anecdote qui rappelle un truc à Lily Rush, parce que bon elle est payée à résoudre des affaires classées donc autant qu'elle réussisse. Sinon je vous dit pas le scandale pour le Budget.
Bref, des enquêtes donc, menée par une brigade de flics un peu clichés, et par un peu, je veux dire beaucoup : la blonde sensible, le lieutenant vétéran du Vietnam, le gros un peu cynique, le vieux sage noir, le latino enragé et la mère célibataire avec des dreads. Bon là je me dois d'avouer que les scénaristes se sont vraiment surpassés.
Donc si on récapitule, so far we have un synopsis pas très glam, des personnages recyclés depuis l'apparition de la couleur à l'écran et un schéma linéaire et un peu bidon. Wow, tous les ingrédients de la série de merde étaient là...
Pourtant, Cold Case est une série à forte identité : ses enquêtes sont construites en flash-backs et offrent un vrai regard critique sur le XXe au pays de l'oncle Sam ; le personnage de Rush donne au show un profond humanisme et des méthodes à l'ancienne, à coup de confrontations et de témoins cruciaux, et sans une batterie de tests et de good science ; mais surtout, et c'est surement le plus gros surtout de toute ma vie, la musique.
Jamais la musique n'aura joué un aussi grand rôle dans une série TV. L'essence du show réside dans cette musique. Déjà, de un, parce que c'est de la bonne. De deux, parce que c'est à, mon humble avis, la meilleure des façons de pénétrer dans l'esprit d'un mort que d'entendre les chansons qu'il aimait, et que, de fil en aiguille, à la fin de l'épisode, c'est presque quelqu'un que vous connaissez dont on arrête le meurtrier. Et de trois, parce que si la séquence finale avec musique mélancolique et images clichées au ralenti s'est fait tailler masse de costards, qu'est ce que j'ai pu chialer devant !
Cold Case est donc une espèce de redresseur de torts de la société américaine, et au-delà, occidentale. Elle braque un projecteur sur une période sombre et répare les fautes, nous offre une justice fantasmée, infaillible et aimée de tous. C'est peut-être complètement romancé et too much dans le pathos, mais l'émotion est là, la boooooonne musique est là, l'intérêt sociologique est là, tout est là pour justifier un 9. La série va prochainement être arrêtée (c'est peut-être meme déjà fait) mais avec du recul et c'est, après tout, un mal pour un bien. Le concept a fait son temps et se retire par la grande porte, et ça, ça me permet d'écrire : série mythique.