Une série où l'on se sent chez soi !
Chez soi ? Certes il pourrait suffire que l'on soit familier avec les personnages principaux et secondaires de la série pour que l'on dise que l'on se sent "chez soi" en regardant un épisode. Mais c'est quand même plus que ça à mon sens. Je me sens comme à la maison parce que la série arrive parfois à anticiper et à reprendre des réflexions que j'avais déjà pu me faire, des pensées (absurdes) qui m'avaient déjà traversées l'esprit bref, c'est l'impression d'être compris que nous offre Dan Harmon sur un plateau. Bien sûr cela ne vaut pas pour tout le monde mais pour "nous", ceux qui ne sont pas hermétiques à l'humour de Community, c'est à dire à un humour moins voyant et moins grossier.
L'humour de cette série fonctionne ainsi comme tri parmi les spectateurs et il profite pleinement de tout son média jusqu'à en faire la parodie (parfois explicite parfois implicite), ce qui le rend encore plus irrésistible. C'est pour cela que l'on a sûrement raison de dire que c'est une série pour ceux qui regardent des séries. Non pas au sens où un amateur de série pourraient aimer toute série mais plutôt parce que Community cristallise l'univers des séries et que le spectateur aura l'impression d'être devant la sitcom originelle (c'est le strict effet de sa dimension "méta" d'ailleurs).
Bref, ce que je veux signifier, c'est qu'après avoir regardé Community, les autres sitcoms perdent en saveur, en finesse et semblent toutes des copies et des dérivées d'un original qui pourtant, en général, n'a existé qu’après elles.
Community nous offre la chance d'assister à la création de l'évidence et le malheur de ne plus pouvoir faire marche arrière.