Apple TV poursuit sa ligne de conduite sérielle, entre thriller SF, réalités divergentes et production haut-de-gamme. Portés par Noomi Rapace, Jonathan Banks et James D’Arcy, les huit épisodes commencent par plonger le spectateur dans la confusion la plus totale, suite à l’échec d’une expérience secrète à bord de l’ISS qui voit nos protagonistes confrontés à des doppelgängers, hallucinations et différentes réalités. Rapace semble alors sujette à des altérations de ses souvenirs et perd, peu à peu, pied avec son quotidien. Toute cette enquête à son retour sur Terre lève des incohérences et incompréhensions face au surnaturel, alors que le scénario nous présente également les rémanences de la mission spatiale. Les VFX sont très bon pour mettre en scène les habituelles péripéties autour de l’ISS, et cette survie solitaire en orbite, à la façon d’un Gravity.
On devine rapidement la thématique quantique derrière cet imbroglio, notamment dans cette succession de scènes parallélisées avec des itérations différentes des personnages. Sauf que pour les protagonistes, cette réalisation ne survient qu’à l’avant-dernier épisode, sous couvert de révélation apportées de façon un peu théâtrales. Du coup, on les voit subir aveuglément les évènements, sans pouvoir être proactifs sur ce contexte. Il y a tout un épisode dédié à cette ambivalence (le chalet) qui apparaît vraiment redondant à l’extrême. Par ailleurs l’écriture du drama familial est convenue, et certaines interprétations (celles des sœurs Coleman et de Banks) sont grossières. Qui plus est, compte tenu de ce développement à rallonge pour brouiller le public, la morale finale sur l’acceptation et la résilience se veut bien trop facile et fainéante.