Cosmos. Une série qu'un ami m'a fait découvrir, au début je regarde sans grand enthousiasme. Assez intéressant quand même (je connais pas grand chose sur la science contemporaine), et à la fin de la série, gros moment d'émotion, je suis conquis.
Que s'est-il passé ?
La série a de quoi énerver, pour un historien en herbe comme moi : elle présente un passé complètement manichéen avec le gentil Newton contre le méchant Robert Hook, et pire encore, la science vu comme le combat de bons héros contre l'obscurantisme, souvent religieux évidemment, de leur temps ... Il y a abstraction complète des conditions effectives de la science.
Elle peut aussi déranger pour son côté totalement américain, autant dans les effets visuels très typés que dans la présentation de Neil de Grasse Tyson, astro-physicien de profession.
"Et pourtant, pourtant" comme disait Aznavour dans les années 60
Pourtant c'est justement ce côté américain très prononcé qui m'a fait aimé la série. La musique, sans être exceptionnelle, est réellement épique; NeilDeGrasse nous emmène à grand renfort de punchlines, de clins d'oeil, d'expressions appuyées dans l'exploration du grand inconnu. La série m'a fait l'effet d'un trip particulier, en même temps qu'une réelle découverte du microcosme et du macrocosme. J'ai trouvé l'usage de l'animation (qui énerve un autre de mes amis) tout à fait adapté à sa vision de l'histoire, et l'aspect simplifié est passé beaucoup mieux sous cette forme, avec quelques séances très jolies comme celle où G. Bruno s'élève du monde clos à l'univers infini.
Cosmos réussit donc son pari : elle est réellement une odyssée à travers l'espace-temps, odyssée épique où l'on voyage avec un personnage truculent, très didactique mais qui a beaucoup d'humour.
Quelques séquences émotions également, notamment grâce à l'admiration inconditionnée que voue Neil à son mentor, Carl Sagan, auteur du précédent Cosmos.
C'est une série de vulgarisation scientifique qui atteint son objectif en expliquant l'état des connaissances actuelles dans toute sorte de domaine, mais elle ne s'arrête pas là. Il y a un propos engagé tout à fait assumé, et c'est de cette façon que Cosmos a achevé la conquête de mon coeur. Dans la continuité de l'humanisme de Sagan, Cosmos présente une humanité qui gagnerait à plus de fraternité, à plus de conscience environnementale (en pointant même l'urgence d'agir), et une histoire globale des hommes avec ses chinois, mésopotamiens, arabes, italiens, américains, qui, pour utopique qu'elle soit, n'en est pas moins plaisante à entendre et regarder. Elle nous réinscrit dans une histoire du cosmos bien plus étendue qui oblige à s'inscrire dans une vision de long terme, ce qui manque cruellement à notre époque.
Et puis, m'est avis que le vaisseau de l'imagination qui nous permet d'aller voir partout, c'est le cinéma, j'ai trouvé ca pas mal.
"No idea is true because someone said so. Including me." Ah, Neil ...