See you Space Cowboy....

Putain quelle claque.
Je savais plus ou moins à quoi m'attendre, je savais que ça me plairait vu la réputation de la bête, mais je ne m'attendais pas à ce que ça me frappe à ce point.

Les qualités de l'anime on va pas trop revenir là dessus, c'est un quasi sans faute.
Les personnages sont travaillés, attachants et putain de classes surtout la paire Jet/Spike, des vrais bonhommes comme on en voit rarement. Faye n'est pas en reste bien sûr, le personnage est très complexe, il n'est pas définissable par un seul trait de caractère, il faudrait beaucoup trop de qualificatifs pour la cerner et mine de rien c'est pas si fréquent. Pour moi c'est le personnage le plus travaillé de l'équipage, bien plus que Spike ou que Jet. Ed/Ein la paire comique de l'équipage, toujours là pour faire sourire même dans les pires moments et puis merde Ein est trop mignon !

Les réactions des personnages sont réalistes et humaines, pas de drama à outrance, pas d'effusion de larmes (hormis à la fin pour Faye, mais c'est vraiment justifié), sans pour autant que ça paraisse moins triste, je fais notamment référence

Autant d'exemples de situations tristes qui ont su me toucher par leur subtilité, pas besoin d'en faire des tonnes, il faut juste taper là où c'est sensible et c'est ce que fait l'anime tout le long.

Je vais passer sur la réalisation impeccable, bourrée de références à la culture occidentale, que ce soit par la bande-son juste parfaite, le titre des épisodes, les clins d'oeil aux westerns/films noirs. L'humour, très bien inséré, bien dosé, jamais lourd, toujours en parallèle avec le fond dramatique du passé des personnages. Et puis il y'a aussi tous les thèmes soulevés par le cadre SF : la colonisation de l'univers, la cryogénisation, la définition de l'âme, l'immortalité et les thèmes généraux tout court comme l'amour perdu mais surtout le thème principal qui est "on n'échappe pas à son passé". Et tout le background de l'anime repose là-dessus, Spike le fuit, Jet l'affronte, Faye le recherche désespérément. Diversité est l'un des termes qui définirait le mieux l'anime, je ne vais pas m'amuser à citer tout ce qui est abordé, ça prendrait trop de temps, mais c'est un anime très riche pour sûr.

J'aurais néanmoins quelques petits regrets. Déjà la qualité inégale de certains épisodes, je ne pense pas me tromper en affirmant que ceux qui ont le plus plu sont ceux faisant référence au passé de nos protagonistes, d'autres en revanche sont vraiment un cran en dessous (par exemple celui avec le frigo mutant) et j'aurais préféré découvrir un peu plus nos personnages : par exemple j'aurais bien aimé savoir comment Jet et Spike se sont rencontrés. Après le manque de scénario, c'est un parti pris du réalisateur je ne le critique pas, c'est son choix. A la place il a choisi de faire évoluer ses épisodes sur le fil rouge de leur passé, et justement j'aurais aimé qu'il aille un peu plus loin.
Autre chose qui n'est pas forcément un mauvais point d'ailleurs, c'est la sur-utilisation de l'implicite, surtout dans l'arc du passé de Spike, faut quand même le deviner le triangle amoureux, faut bien faire gaffe, il m'est arrivé de faire pause parfois pour bien tout saisir. Comme je l'ai dit c'est pas foncièrement mauvais, mais ça manque de profondeur, la relation Spike/Vicious ou Spike/Julia n'a pas vraiment été bien exploitée selon moi.

L'anime se regarde très bien encore quinze ans après, certaines scènes de combat n'ont absolument pas à rougir face aux productions actuelles. Et surtout c'est pas du tout typé japonais comme la plupart des animes, c'est peut-être aussi ce qui a fait sa popularité. J'ai dit que je passerais sur la bande-son mais je vais quand même y revenir pour souligner encore une fois l'excellent boulot fait à ce niveau là. Toute l'ambiance jazz/blues va parfaitement avec le ton de l'anime, même si vous n'êtes pas particulièrement fan de ce genre là comme je le suis, force est d'admettre que c'est vraiment bien foutu et au final que le style est plutôt cool. L'opening que j'avais écouté auparavant et qui me laissait froid, m'enthousiasme aussi à chaque fois que je l'entend maintenant. L'ending est excellent lui aussi, également le titre des deux derniers épisodes, comme quoi preuve de plus que chaque détail est travaillé.

Je n'ai jamais eu la prétention d'affirmer avoir vu tout ce qu'il y'a à voir dans le média de l'animation japonaise, loin de là, très loin de là. Aussi ce serait présomptueux de ma part d'écrire ce qui suit, mais pour moi Cowboy Bebop est un putain de chef d'oeuvre, et je ne pense pas être le seul à l'affirmer vu la popularité dont jouit l'anime, plus de quinze ans après sa sortie. Alors oui, il y'aura toujours quelque chose à en redire mais je doute que toute oeuvre puisse être exempte de défauts, aussi aboutie soit-elle. Je comprends mieux désormais pourquoi on le recommande à toutes les sauces et à tous les goûts. Chaque épisode est plus ou moins un stand alone, visible seul, mais c'est le tout qui donne à l'anime son charme, son attrait, sa pêche, j'en passe et des meilleures.
Aujourd'hui, une semaine après avoir fini la bête, il y'a beaucoup de choses que je pourrais dire dessus, deviser indéfiniment sur le pourquoi j'ai adoré cette série, mais il ressort surtout une chose : j'ai envie de voir la suite, j'ai envie de continuer le périple avec nos cinq compagnons, juste envie de me poser dans le Bebop et de continuer le voyage. Au fond, c'est plutôt bon lorsque le défaut majeur d'une oeuvre se révèle être aussi simple.

Note finale 10/10

See you Space Cowboy...